Dans un mondial au Qatar qui ne fait rien comme les autres, le temps additionnel observé lors des derniers matchs est un des principaux points d’interrogation de ce début de compétition. Au total, sur cette première semaine, c’est environ 13 minutes et 40 secondes de temps additionnel par match.
Le bon vieux dicton disant qu’un match dure 90 minutes n’est plus qu’un lointain souvenir. A l’occasion de ce mondial au Qatar, le temps additionnel est titanesque : Les quatre premiers matchs de la compétition ont engendré pas moins de 60 minutes de temps additionnel. Du jamais vu jusqu’ici. Lors du match Angleterre-Iran qui s’est joué le 21 novembre dernier (victoire 6 – 2 de l’Angleterre), les joueurs auront passé plus de 117 minutes sur le terrain. En réalité, ce temps additionnel à rallonge découle d’une nouvelle règle de la FIFA qui favorise le temps de jeu effectif dans une rencontre. Avec ce décompte systématique, c’est une petite révolution qui est en marche : un temps de jeu vraiment effectif, à la façon des sports américains, avec l’arrêt du chronomètre à chaque pause et la fin du match à quatre-vingt-dix minutes sonnantes.
Respecter au mieux le temps de jeu effectif
Lors de la dernière Coupe du Monde en Russie, le temps effectif d’un match était en réalité de 55 minutes, soit à peine une heure de “vrai football”. Le reste ? Ce sont des temps morts comme des simulations, des remises en jeu ou encore des célébrations lorsqu’il y a des buts. Autant de petits détails qui raccourcissent ce temps de jeu effectif. Pour cette coupe du Monde, la FIFA a donc décidé de changer les choses pour que les supporters présents au stade ou derrière leur téléviseur en aient pour leur argent. “Il y a beaucoup de temps perdu dans un match. Si on demande au spectateur de payer des billets, des abonnements pour regarder 90 minutes de football, et qu’un match dure 50 minutes, il y a quelque chose qu’il faut revoir. Ce ne sera pas un match de 100 minutes, mais sans doute que les minutes de temps additionnel que donne un arbitre doivent être en relation avec le temps qui a été perdu lors du match.”, expliquait Gianni Infantino, le président de la FIFA, en avril dernier. Une tendance au rallongement des matchs validée par le patron des arbitres, Pierluigi Collina : “Si nous voulons plus de temps de jeu, il faut être prêt à voir cette durée de temps additionnel. Prenez un match avec trois buts inscrits en une mi-temps, les célébrations de joie durent normalement entre une minute et une minute et demie. Avec trois buts, on perd cinq ou six minutes. Nous voulons calculer précisément le temps à ajouter. Nous ne voulons pas de matches où le ballon est en jeu pendant 43, 44 ou 45 minutes. »
Une règle qui peut poser problème du côté des joueurs
Mais l’application de cette nouvelle règle va-t-elle dans le sens des joueurs ? Avec des calendriers qui s’alourdissent de plus en plus, les organismes des footballeurs sont mis à rude épreuve avec cette nouvelle règle et beaucoup craignent une usure sur le long terme. D’un côté purement économique, une augmentation du temps additionnel compliquerait la programmation pour les diffuseurs. En revanche, ils pourraient y voir l’opportunité d’insérer d’avantage de publicités ou du sponsoring, comme c’est le cas en Amérique Latine.