Nos conseils pour bien déménager sans déménageur

Que ce soit parce qu’on change de maison, que l’on fasse de la place chez soi pour éviter l’encombrement ou que l’on rapatrie dans sa propriété un meuble pour décorer, l’absence d’un démé­na­geur rend tout dépla­ce­ment d’objets lourds complexe

Énormément de gens se sont trouvés ou se trou­ve­ront sûrement un jour dans la situation délicate de déplacer ou sortir des charges lourdes de son habi­ta­tion pour diverses raisons sans pouvoir faire appel à un démé­na­geur. La tâche qui se dresse semble ardue surtout pour les débutants dans ces pratiques labo­rieuses mais aussi ô combien néces­saires. C’est pourquoi la rédaction de Contrepoint a interrogé une personne ayant suivi une formation en logis­tique. Joseph Daniel, 22 ans, nous présente quelques astuces afin de se faciliter la vie.

Une bonne position pour ne pas vriller

Pour commencer, il est important de garder le dos droit lorsque l’on porte une charge tout en pliant ses jambes afin de s’accroupir. Une fois sur ses appuis, on s’assure de bien saisir avec ses bras la charge que l’on va prendre afin qu’elle ne glisse pas dans ses mains. Puis on se relève en poussant sur les jambes afin que le dos soit bien calé et qu’il n’y ait pas de risques de s’abîmer les vertèbres. Joseph ajoute : « La colonne ver­té­brale c’est des vertèbres. Chacune est liée à la pré­cé­dente et la suivante. Il faut garder ses vertèbres droites afin que la pression exercée soit dans l’axe de la colonne. » Le but de cette méthode est simple. Si le dos est droit, la charge sera répartie sur toute la colonne car c’est un membre du corps prévu pour être solide si le poids est bien réparti. En revanche, Joseph explique ce qui se passe dans le cas contraire : « Si le dos est plié, la charge n’est plus dans l’axe de la colonne et cela peut pincer les disques inter­ver­té­braux et provoquer des douleurs au dos. » En plus, des douleurs au dos, il est possible que porter une chose lourde puisse provoquer des douleurs mus­cu­laires au bras et aux jambes. Pour éviter cela, il est conseillé de faire des éti­re­ments juste avant de porter des poids pour « réveiller les muscles et les préparer à être sol­li­ci­tés. De plus en plus d’entreprises préparent des réveils mus­cu­laires le matin pour éviter que les employés ne se blessent ». Il est ainsi préconisé de faire des éti­re­ments avec ses bras, son bassin et son dos pendant une dizaine de minutes voire un quart d’heure. Il est mieux de se décaler de manière à être face au carton pour tourner plutôt que de tourner son buste et vriller sa colonne ver­té­brale. « Essayez aussi de toujours plier les jambes avant de porter. Ce sont les jambes et les mains qui doivent bouger mais pas le dos » conseille-t-il

Les conseils pour faire un carton

Pour tout charger dans la voiture ou le camion qui sert au démé­na­ge­ment, il faut mettre le plus lourd dans le fond pour ne pas écraser le plus fragile. On commence par installer le plus lourd dans le coffre car c’est le plus difficile à mettre. Il faut faire attention à placer et à porter le plus léger au-​dessus du plus lourd pour ne pas qu’un carton avec un certain poids écrase le contenu d’un autre et à bien emballer les choses fragiles et les caler pour ne pas qu’elles bougent pendant le voyage, qu’elles se cassent ou qu’elles gênent le conduc­teur. « Ne pas hésiter aussi à marquer dans quelle pièce il y aura le carton et faire une flèche indiquant le haut et le bas afin de ne pas porter tout cela dans le mauvais sens. La mention fragile peut aussi éviter les mal­adresses. » précise-t-il.

Une tenue choc plutôt que chic

L’habit ne fait pas le moine mais un démé­na­ge­ment demande de faire attention à ce que l’on porte pour des raisons pratiques. Le but est d’être à l’aise dans ses mou­ve­ments lorsque l’on soulève les charges. Il faut pri­vi­lé­gier des tenues avec des pantalons, des jeans, des tee-​shirts et des sweats afin de « porter des vêtements qui ne risquent pas de se salir à cause de la poussière ou d’autres saletés sur les cartons ou les objets dedans et aussi d’éviter d’avoir des vêtements amples qui risquent de se déchirer en s’accrochant à la rampe d’escalier par exemple » décrit Joseph avec attention. Porter des gants présente aussi plusieurs avantages. D’abord, cela permet de réduire la pression exercée sur le doigt quand on le pince et ainsi d’éviter de perdre une partie de sa main. Enfin, cela permet d’éviter les échardes lorsque l’on soulève des meubles en bois. « Le port de chaus­sures de sécurité en cas de charge lourde est aussi recom­mandé pour éviter d’avoir les pieds écrasés en cas de problème. Elles sont trou­vables en grande surface » annonce-t-il

Le cauchemar de l’escalier

Il arrive un moment que tous ceux qui ont besoin de déplacer des matériaux lourds et qui n’habitent pas au rez-​de-​chaussée dans un immeuble sans ascenseur redoutent : les escaliers. « Ce qui peut être pratique lorsque c’est un gros meuble, c’est d’avoir des sangles afin de ne pas se baisser tout le temps. Pour pouvoir le porter sur les épaules grâce aux sangles ce qui permet de se baisser moins bas et d’être plus mobile surtout si l’escalier est étroit ou en colimaçon » déclare-​t-​il. En cas d’arrêt, il faut caler le meuble contre le mur. La clé c’est d’y aller à son rythme, marche par marche et de ne pas hésiter à faire des pauses en cas de crampes. « C’est toujours plus facile, moins éner­gi­vore de caler le poids plutôt que de monter les 24 marches d’un coup. C’est aussi moins dangereux pour le dos et pour les personnes » souligne-​t-​il. Il faut aussi syn­chro­ni­ser l’équipe qui porte le meuble en désignant un « chef d’équipe » qui s’assure que chacun est prêt à porter en sécurité. « Si le meuble n’est pas démon­table, il faut essayer de le déplacer en nombre pair, c’est-à-dire 2 ou 4 personnes afin de pouvoir porter des 2 côtés. » conclue-t-il.