Football, rugby, handball, gymnastique… Depuis le début du mois de janvier, différentes accusations touchent plusieurs dirigeants et entraîneurs des fédérations françaises.
Les différentes instances sportives françaises connaissent une crise sans précédent. Le Graët, Laporte, Martini, Marinitch, tous sont au moins accusés d’agressions sexuelles ou bien de fraudes et blanchiment d’argent. Cette crise institutionnelle dans les clubs français ne fait qu’accroître les problèmes de gérance que rencontrent les sports à tous niveaux. Ce sont plus précisément quatre dirigeants qui sont dans la tourmente depuis ce début d’année. Lors de ses voeux, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a déclaré qu’il est « incontestable que l’on est aujourd’hui face à une conjonction de crises qui sont visibles et sur des fédérations qui sont très importantes ». Tandis que cette conjonction de crises est bien gérée pour certains, pour d’autres, c’est l’hécatombe.
Crise à la Fédération Française de Football
Cela va faire bientôt deux mois que la FFF est ciblée par un ébranlement inédit. Et cette crise porte un nom : Noel Le Graët. Président de la Fédération depuis plus de 10 ans, Noel Le Graët est un habitué des rumeurs et polémiques. Seulement, le parcours des Bleus lors de la Coupe du Monde 2022 n’a pas été assez efficace pour effacer les problèmes au sein de la FFF et la gestion de l’instance par son président. Mais c’est surtout le comportement de ce dernier qui est remis en question. Visé par une mission d’audit visant à vérifier les comptes, il fait désormais l’objet d’une enquête pour harcèlement moral et sexuel. Une enquête est menée par la ministre Oudéa-Castéra, elle-même, afin d’éclaircir les dysfonctionnements présents au sein de l’instance. Des décisions prises suite aux révélations de Sonia Souid, agent de plusieurs internationales Françaises, qui dénonçait l’attitude insistante et oppressante de M. Le Graët. À cela s’ajoute, des propos jugés « déplacés » du président de la fédération envers le champion du monde 1998, Zinédine Zidane. Il avait déclaré en direct sur RMC qu’il n’avait « rien à secouer » des rumeurs sur la possible sélection de Zidane au Brésil. Politiciens, joueurs ou encore journalistes, tous se sont indignés des paroles de M. Le Graët. Pour certains, « en touchant à Zizou, il a touché à un symbole ». Des faits qui ne font qu’aggraver la situation et qui ont poussé l’audit à le mettre en retrait. Cependant, Noel Le Graët ne souhaite toujours pas démissionner. Les résultats définitifs de l’audit seront connus dans la semaine du 15 février avec les membres du Comex (un comité exécutif dédié à l’affaire). Pendant sa mise en retrait, c’est Philippe Diallo qui a été choisi comme président par intérim.
Le Rugby français dans la tourmente
Nous sommes qu’à seulement neuf mois de la Coupe du monde de Rugby organisée en France, et le sport n’a jamais eu aussi mauvaise mine. La figure emblématique de l’ovalie et ancien sélectionneur du XV de France, Bernard Laporte a démissionné de ses fonctions de président de la Fédération française de rugby ce vendredi. Le 13 décembre 2022, il a été condamné par la justice pour un pacte de corruption lié au parrainage du maillot de l’équipe de France. Après avoir fait plusieurs fois appel, Bernard Laporte a été dans un premier temps mis en retrait puis a démissionné complètement suite à une nouvelle affaire qui lui est tombée sur le dos. Soupçonné de blanchiment de fraude fiscale aggravé, il a été placé en garde à vue puis relâché. Cela a été de trop pour le président de la FFR qui a décidé de renoncer à son poste et ainsi de céder sa place à Patrick Buisson.
Le handball face à l’affaire Martini
Bruno Martini, président de la ligue nationale de Handball, a défrayé les chroniques ces derniers jours avec de graves accusations. Placé en garde à vue pour corruption de mineur et détention d’images pédopornographique, Martini a plaidé coupable et a été condamné à un an de prison avec sursis, cinq ans d’interdiction d’exercer une profession ayant un contact avec des mineurs et une amende de 2500 euros. Du côté de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra a préféré souligner une bonne gestion de l’affaire avec une démission immédiate de la part de Bruno Martini de la présidente de la LNH.
Ivresse aux agrès
L’aventure du coach à la tête de l’équipe masculine de gymnastique aura été de courte durée. Vitaly Marinitch, qui avait été nommé en septembre 2021 pour réorganiser la haute performance lors des Jeux olympiques 2024, a été mis à pied ce vendredi. L’entraîneur ukrainien est accusé de problèmes de comportement liés à sa forte consommation d’alcool. Là où la gymnastique impose rigueur et droiture, le directeur technique national Kévinn Rabaud a dénoncé « un comportement inapproprié et non professionnel » de la part de Marinitch. À l’approche des JO et des championnats d’Europe prévus en avril, c’est le directeur du haut niveau Laurent Barbiéti qui prendra le relais pour entraîner les Bleus.