Si pour certains, le prix peut être alléchant, les cigarettes contrefaites cachent une composition plus que douteuse. Déjections animales, métaux lourds et poisons en tous genres. Déjà à la base, si les cigarettes ne sont pas bonnes pour la santé, les contrefaçons, elles, le sont encore moins…
En France, la vente et la composition du tabac est strictement réglementée. Pour en vendre, il faut avoir signé un contrat de gérance avec la douane ou bien posséder une licence. Des normes sanitaires et de transports doivent aussi être respectées et les cigarettes qui sortent de ces usines sont celles qui sont vendues par des personnes habilitées à le faire. Pour les cigarettes de contrefaçon, le processus est tout autre. Créées dans des bâtiments transformés en usines clandestines, les cigarettes, qui s’affranchissent des normes sanitaires, sont par la suite revendues illégalement, nuisant ainsi à la santé de celles et ceux les consommant.
« Les gens qui fabriquent de la contrefaçon se moquent de la […] vie de ceux qui en fument »
Florian
Quels risques pour la santé ?
En termes de dégâts sur la santé, Florian, 40 ans, a payé le prix. Consommateur régulier de tabac de contrefaçon lorsqu’il était à la fac, puisque le prix est bien moindre que celui des cigarettes légales, il a fini par être hospitalisé d’urgence en chambre stérile pendant 5 ans. Ces cigarettes contrefaites en sont la cause et leur composition avait de quoi faire peur : du cyanure, des insecticides et des métaux lourds. En effet, Florian le dit lui-même : « Les gens qui fabriquent de la contrefaçon se moquent de la durée de vie de ceux qui en fument, l’important pour eux est de faire un maximum de bénéfices en peu de temps. » Bien que le cas de Florian soit rare, fumer du tabac contrefait comporte effectivement des risques, comme le dit Yiannis Psonka, tabacologue à l’institut Coeur Poumon de Lille. « Les risques sont plus aigus et limités dans le temps par rapport au tabac classique ». Cela s’explique par le fait que les substances des cigarettes contrefaites ne sont pas maîtrisées, donc elles peuvent être plus toxiques que les cigarettes manufacturées. Cependant, il est difficile de savoir la différence de toxicité entre les deux, car peu d’analyses ont été faites sur le tabac de contrefaçon. De toute façon, comme le souligne le docteur Psonka, il ne faut pas oublier que le tabac légal est très nocif aussi, et qu’il faut se méfier des études effectuées sur le problème de la contrefaçon : « Les études sont financées par les industriels du tabac, donc les données sont surestimées, il faut les étudier avec précaution ». Plus que le tabac contrefait, c’est le tabagisme transfrontalier qui semble être le plus problématique pour le docteur Psonka, car Lille étant proche de la frontière belge et les cigarettes étant moins chères en Belgique, les consommateurs préfèrent se fournir là-bas.