Depuis bientôt deux semaines, des vagues de contestation se multiplient en Turquie. Jours après jours, ils sont des milliers à réclamer justice pour Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant politique d’Erdogan, incarcéré depuis maintenant une semaine pour « corruption ». Ses partisans s’insurgent : ils dénoncent une injustice, et une atteinte à la démocratie.
Bras et drapeaux levés, ils sont des milliers à manifester dans la rue. En Turquie, et particulièrement à Istanbul, le peuple apporte son soutien depuis plusieurs semaines à Ekrem Imamoglu, principal opposant politique de l’actuel président Recep Tayyip Erdogan. Arrêté le 19 mars à son domicile, le maire d’Istanbul a été placé quatre jours plus tard en détention. Il s’apprêtait à devenir le candidat officiel du CHP, le parti républicain du peuple, aux prochaines élections présidentielles prévues pour 2028.
« Un coup d’état contre la démocratie »
A l’annonce de l’arrestation de leur maire, les stambouliotes n’ont pas attendu longtemps avant de manifester leur colère dans les rues : « Nous devons soutenir Ekrem Imamoglu, quel que soit le parti auquel il appartient […] parce qu’il s’agit d’un coup d’état contre la démocratie de la nation turque plutôt que d’un coup d’état contre Ekrem Imamoglu » déclarait à un journaliste du Parisien, Bulen Ecevit Ulten, un habitant d’Istanbul.
« C’est un pays libre, des choses comme ça ne devraient pas arriver si souvent » remarquait une autre stambouliote au Huffington Post.
Acharnement contre l’opposition
L’arrestation d’Ekrem Imamoglu n’est qu’un exemple parmi d’autres d’oppression contre l’opposition au parti présidentiel. La veille, l’université d’Istanbul annonçait rendre invalide le diplôme du politicien, compromettant alors sa candidature aux élections présidentielles.
Le 23 mars, à l’annonce de son incarcération, Ekrem Imamoglu laissait un message d’espoir sur X : « Ma chère nation, ne soit pas triste, ne soit pas découragée, ne perd pas espoir […] Nous allons, main dans la main, faire échec à ce coup, à cette tache noire sur notre démocratie ».
Malgré les interdictions à manifester à Istanbul, Ankara et Izmir, des centaines de miliers de turcs se réunissent chaque soirs et exigent la libération d’Ekrem Imamoglu. Et ce, malgré la menace d’être arrêtés. On estime que depuis le début des protestations, plus de 500 étudiants et plusieurs journalistes locaux et internationaux auraient été incarcérés.
Des manifestations aussi en Europe
La diaspora turque, elle aussi, se mobilise en dehors des frontières de son pays d’origine. A Lille, plusieurs centaines d’étudiants turcs – et autres militants – se sont rassemblés ce samedi 19 mars, à 16 heures, près du théâtre Sébastopol.


