Si la proximité d’un aéroport peut être un atout pour une ville, les nuisances sonores engendrées par celui de Lille-Lesquin compliquent la vie des riverains. Pour répondre à ces préoccupations, un cabinet d’expertise s’est penché sur cette question et a livré ses conclusions ce jeudi 16 janvier.
C’est à la demande de Clément Beaune, ancien ministre des Transports, que le cabinet CGX, basé à Labège dans la Haute-Garonne, a mené une enquête sur l’impact et la mise en place de restriction au sujet de l’aéroport de Lille-Lesquin. Une démarche que Pierre Molager, secrétaire général de la préfecture du Nord, a qualifié de « quasi-unique en France. »
Quatre scénarios à l’étude
Prenant en compte les enjeux économiques, acoustiques, sanitaires, ainsi que l’attractivité du territoire, quatre solutions ont été proposés :
- Scénario n°1 : L’interdiction des aéronefs dont la marge acoustique cumulée est inférieure à 15 EPNdB (unité de mesure du son propre aux avions à réaction)
- Scénario n°2 : L’interdiction des atterrissages de niveau de bruit certifié à l’approche supérieur ou égal à 96 EPNdB.
- Scénario n°3 : un couvre-feu de « programmation » entre 23h30 et 6h00.
- Scénario n°4 : un couvre-feu entre minuit et 6h00.
Des solutions qui montreraient un impact réel sur les nuisances sonores. Si les deux premiers scénarios consistent en l’interdiction des avions jugés trop bruyants, la différence entre les deux derniers repose sur une interdiction de vol pendant la nuit, à l’exception des vols militaires, sanitaires et officiels. Des perspectives qui ont néanmoins un coût important. Selon l’option choisie, le coût pourrait varier entre 900 000 et presque 8 millions d’euros. Du côté des riverains, beaucoup se disent déçus. Antoine Pacini, membre du collectif « Les survolés de Seclin » avait déclaré : « Nous demandons depuis 4 ans, un couvre-feu total et global entre 23h et 6h du matin. »
Au cours des semaines à venir, le préfet présentera ses conclusions aux ministres des Transports et de la Transition écologique qui adopteront ensuite un décret ministériel, après une consultation supplémentaire des intervenants locaux et du public. Pierre Molager s’est néanmoins voulu rassurant : « Les conclusions ne sont pas la position de l’état, mais simplement un élément du débat. »