Elles ont décidé de ne pas avoir d’enfants pour sauver la planète. Estiment que c’est égoïste. Ont peur de laisser leurs enfants dans un monde instable, en pleine crise climatique. Qui sont ces femmes qui renoncent à la maternité par conviction écologique ?
Ces dernières années, beaucoup de femmes ont pris la parole sur le fait de refuser de devenir mère dans un monde où l’incertitude climatique augmente chaque année. Le terme « éco-anxiété » est alors associé à ce type d’angoisse et se définit comme l’ensemble des émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis du réchauffement climatique. Ces émotions sont principalement la peur, la colère et la tristesse et touche des millions de personnes dans le monde. Ainsi Angèle, souffrant d’éco-anxiété, assure ne pas vouloir d’enfants. Pour elle, il n’y a pas de « logique écologique » à fonder une famille, ce qui contribue à la surpopulation mondiale. Les incendies en Gironde ont été un événement déclencheur qui aurait renforcé ses convictions. Pour Laura, « faire un enfant est un acte égoïste » sur une planète où « l’on risque de mourir de chaud ». Renoncer à la maternité a été une décision difficile à prendre pour elle qui a dû faire le « deuil » se son rôle de mère.
Le deuil de la maternité, la peur de ne pas être en phase avec les autres femmes, ses amies, sa famille, ses collègues. Des décisions qui peuvent paraître irréfléchies ou prématurées et qui parfois ne sont pas prises au sérieux tant la problématique écologique ne semble pas anxiogène aux yeux des anciennes générations. Selon Yann Le Lann, sociologue et maître de conférence à l’Université de Lille, « les angoisses de la jeune génération face à la dégradation de l’environnement sont réelles et hélas, justifiées ».