Reporters d’Espoirs est une association créée en 2004 qui a initié le « journalisme de solutions ». Gilles Vanderpooten, le directeur général, nous en rappelle les principes et les projets.
Quelle est l’origine de Reporters d’Espoirs ?
« Les fondateurs, Laurent de Cherisey et son épouse, Marie-Hélène, faisaient un tour du monde lorsqu’ils ont rencontré des populations qui avaient des problèmes d’accès à l’eau, à l’éducation… et qui étaient assez créatives pour trouver des réponses à leurs problèmes. Ils ont remarqué que les médias ne parlaient pas de ces initiatives et ils voulu les inciter à le faire. »
Comment peut-on définir le « journalisme de solutions » ?
« C’est le journalisme de la complexité qui s’intéresse aux grands problèmes du monde mais aussi à ses réponses. En s’intéressant aux réponses, on ajoute une sixième question aux fameuses cinq questions journalistiques* : que peut-on analyser en tant que journaliste pour améliorer la situation ou remédier en partie au problème. »
Quelles initiatives avez-vous déjà engagées ?
« Pendant la pandémie du Covid-19, on a lancé une pétition pour que les médias s’engagent à ne pas nous embarquer dans un flot anxiogène. À ce moment-là, on travaillait également sur le climat parce qu’on s’est dit : la préoccupation des Français qui vient immédiatement après le système de santé, c’est l’environnement. Il faut forcément que ce sujet soit traité d’une manière qui donne envie aux gens d’agir et de s’engager. C’est un défi nécessaire. »
Face à l’actualité, y a‑t-il des thèmes qui ressortent sous l’angle du journalisme de solutions ?
« On va forcément revenir sur la thématique du climat : il y a des besoins qui ne sont pas résolus. Il y a aussi l’innovation sociale et l’économie sociale et solidaire, un sujet légitime puisqu’on se pose aujourd’hui la question de l’entreprise. L’économie sociale et solidaire reprend une actualité car elle est porteuse de certaines réponses pour l’économie. Je trouve cela intéressant d’en parler sous cet angle alors que l’inflation progresse. »
Comment imagine-t-on le futur quand on dirige Reporters d’Espoirs ?
« J’imagine à l’avenir des journalistes qui se posent la question : comment je peux enrichir mes lignes éditoriales, comment je peux être davantage entendu… avec une information qui aide les gens à se projeter. Et il se trouve que l’information peut donner envie d’agir à ceux qui la lisent. Peut-être qu’on ne parlera alors plus de journalisme de solutions, mais de journalisme tout court. »
*Les cinq questions enseignées en école de journalisme sont : « Quoi ? Qui ? Quand ? Où ? Pourquoi ?»
« Ensemble, on va plus loin »
Un portrait du dernier crieur de journaux à Paris, des interviews de grands reporters de guerre telle Cécile Allegra, des analyses et critiques de cinéma… Ce sont 148 pages de contenus inspirants, de reportages sélectionnés dans un large panel de presse qui ont vu le jour dans la première revue papier de Reporters d’Espoirs le 6 octobre. Sous le titre « Ensemble, on va plus loin », la revue s’adresse aux passionnés de l’information et ceux qui la fabriquent. Disponible en kiosque Relay et en librairie au prix de 15 euros.
Site internet : reportersdespoirs.org