Le salon du lycéen et de l’étudiant ouvre ses portes ce jeudi 18 jusqu’au samedi 20 janvier, au Grand Palais de Lille. Malheureusement, l’orientation n’est pas innée chez tous les étudiants. Beaucoup d’entre eux peinent à trouver leur voix, et c’est justifié.
Le mythique salon de l’Etudiant fait son grand retour cette année à Lille. Des représentants de nombreuses formations seront présents pour aiguiller tous les étudiants qui en ont besoin. Les trois jours seront rythmés par des conférences sur différents sujets : choisir ses spécialités au lycée, comment choisir son domaine d’étude après le bac ? Mais aussi des conférences sur les métiers du droit et de la santé. Enfin, une conférence sera dédiée à éclairer les parents sur la procédure d’admission Parcoursup.
Un programme copieux qui, malheureusement, ne contribue pas pleinement à éclairer les étudiants. Beaucoup sont désorientés et ressentent une pression sociale concernant leur propre avenir. Près de 64% des 18 – 25 ans disent ne pas savoir ce qu’ils souhaitent faire plus tard, d’après une étude de Kaspersky réalisée en 2020. 19% des répondants ont reconnu ne pas être certains d’avoir pris la bonne décision en matière d’orientation.
La pression de la bonne orientation
Ce sentiment a plusieurs raisons. Dès qu’un étudiant cherche des renseignements sur les options qui s’offrent à lui, il est bombardé d’informations différentes. Parmi les écoles, les universités, l’inscription à Parcoursup (ou non), les concours, les frais d’inscription et les opportunités à l’étranger, l’étudiant doit trouver la voie qui lui convient en assimilant ces informations provenant de différents établissements. Il y a tellement de données à prendre en compte qu’il ne sait pas par où commencer. Généralement, lorsque nous avons l’impression qu’une tonne de tâches reste à faire, l’inaction s’installe, puis la culpabilité et le stress. Lorsqu’un adolescent essaie d’élaborer un plan pour son orientation scolaire et professionnelle, il tente de donner un sens à son avenir tout en étant influencé par plusieurs contraintes extérieures. On peut citer, parmi elles, la volonté des parents de choisir un métier très précis au détriment de la volonté de leur enfant. Le cumul de ces défis peut mettre en péril le bien-être psychologique de l’adolescent, et intensifier ses sentiments d’impuissance, de frustration, de fatigue, de nervosité.
L’auto-censure pour des lycéens perdus
Les lycéens et étudiants vont parfois jusqu’à s’auto-censurer, évitant de postuler pour certaines formations de peur de ne pas être à la hauteur ou de ne pas trouver leur place. Plusieurs incertitudes peuvent les amener à remettre en question leurs propres compétences et leur capacité à réussir dans une formation. Par exemple, ils peuvent être embarrassés si la situation économique de leur famille ne permet pas d’intégrer l’école qui les intéresse. L’orientation peut être source de conflits familiaux dans certains cas si les parents insistent pour que leur enfant poursuive une carrière spécifique, comme la médecine.
Les politiques d’orientation devraient enseigner aux étudiants comment se positionner sur le marché du travail et ajuster en permanence leurs compétences professionnelles. Il est essentiel d’apprendre à dédramatiser, sachant que la réorientation professionnelle peut se produire plusieurs fois au cours de sa carrière. L’important réside dans la capacité à rebondir après une déception professionnelle.