L’acteur et humoriste, Jonathan Cohen a donné une masterclass exceptionnelle devant 1380 spectateurs, ce 22 mars. L’occasion pour lui de revenir sur ces rôles cultes et les coulisses.
Dès l’annonce de son nom par le journaliste Renan Cros, Jonathan Cohen a été ovationné par le public venu en nombre au théâtre du Nouveau Siècle. Fidèle à son énergie débordante, il n’a pas pu s’empêcher de chauffer la salle : « Comment ça va Lille ? » , lance-t-il d’entrée de jeu. Il enchaîne directement avec l’une de ses répliques cultes issues de La Flamme : « Mojito. Que se paso ? Ol del paso ? No no José, No no José », repris en choeur par l’audience. « J’ai appris dans la voiture en venant qu’il y avait 1380 personnes. Je pensais qu’on serait 100, 200 pas plus. Vous êtes fous ! Je suis très heureux d’être là ! », confie l’humoriste surpris par la taille de la salle. Une déclaration qui lui vaut une nouvelle salve d’applaudissements.
« Je n’avais pas l’ambition de devenir acteur »
Avant d’évoquer ses rôles cultes, l’acteur est revenu sur sa découverte tardive du théâtre. « Avant, je vendais des fenêtres, je faisais du porte à porte, explique-t-il. Mais j’avais envie de changer. J’assiste à un cours de théâtre grâce à un ami qui en faisait déjà. Je participe à un cours d’improvisation et j’ai une vraie révélation. » Porté par cette révélation, il décide de tout quitter pour se consacrer pleinement à cette nouvelle passion. « Mon seul rêve, c’était de faire ces cours de théâtre. À l’époque, je n’avais pas l’ambition de devenir acteur ou quoi que ce soit. Je voulais m’amuser avec des gens passionnés et me cultiver. Je sentais que j’étais petit à petit en train de trouver ma place. Comme ce n’était pas professionnel, il n’y avait pas de pression particulière. » Une passion qui l’amènera finalement à réussir le concours du conservatoire et de se former à l’art de la comédie.
Un homme aux multiples casquettes
Jonathan Cohen ne se limite pas qu’à son rôle d’acteur. Il est aussi réalisateur et producteur de séries, notamment La Flamme et le Flambeau. « C’est intense quand tout s’enchaîne. À peine un projet terminé, un autre commence aussitôt. Dans une journée, je peux en avoir quatre différentes : le matin j’écris ; l’après-midi je joue ; en fin de journée je pars en montage et le soir, je fais la promotion d’un film. C’est une grande chance malgré tout ! » Pour lui, il est essentiel de ne pas se restreindre à un plan de carrière figé. « Je fais avant tout des choses qui m’amusent. J’ai une vraie liberté. J’accepte un projet parce qu’il me plaît, sans me poser de questions sur ma carrière ou l’impact que cela aura. Ce qui me permet de passer d’un film touchant et sérieux avec Leïla Bekhti, dans Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan, à un documentaire totalement absurde sur un personnage inventé avec Orelsan appelé Fucking Fred. »
« C’était la première fois de ma vie qu’on me faisait confiance » : son rôle de Serge le Mytho
Qui est Serge le Mytho ? Ce personne haut en couleurs fait sa première apparition en 2015 dans la série Bloqués, aux côtés des rappeurs Orelsan et Gringe. « Kyan Khojandi (auteur et créateur de la série), après la fin de Bref, vivait chez moi, se souvient Jonathan Cohen. En discutant, on a imaginé ce personnage de mythomane. Quand le tournage de Bloqués a commencé, Kyan m’a appelé et m’a dit simplement que cela le ferait beaucoup rire que je vienne faire le mytho dans la série. » L’acteur débarque alors sur le plateau, sans script précis. « Il m’a simplement dit de faire ce que je voulais, explique-t-il. C’était la première fois de ma vie qu’on me faisait confiance, et je ne le remercierai jamais assez pour cette opportunité. Ça faisait peur et en même temps je me sentais incroyablement libre. » Le personnage remporte un tel succès qu’il finit par avoir sa propre série, Serge le Mytho.
L’énorme succès de la Flamme et le Flambeau
« Marc ! », crie un spectateur en apercevant Jonathan Cohen. Son personnage emblématique dans La Flamme puis Le Flambeau est devenu une véritable référence en France. L’acteur ne s’attendait pas un tel engouement. « On ne peut pas anticiper qu’une série va devenir culte, assure Jonathan Cohen. On la tourne, on s’amuse, on donne le meilleur de nous-mêmes et ensuite, l’accueil du public nous échappe totalement. Mais quand les gens adorent, se l’approprient et qu’une blague que l’on a écrite devient un mème, c’est fou ! » La suite, Le Flambeau, n’était pourtant pas une évidence. « On savait qu’on voulait faire une suite, confirme le comédien. Le public était réceptif. Au départ, on avait imaginé une suite du Bachelor, mais en remplaçant Marc par une femme et ses prétendants. Mais après cinq mois d’écriture, on s’est rendu compte que cela tournait en rond, que les situations étaient trop similaires à la saison 1. On ne proposait rien de vraiment surprenant au public. » C’est finalement un changement d’auteurs qui fera la différence. « Ils me suggèrent l’idée de faire une parodie de Koh-Lanta. On a tout jeté pour repartir à zéro. Il ne nous restait que six mois pour écrire la série. Cela a été un vrai défi d’écrire neuf épisodes de 35 min, mais on l’a fait. Et une fois de plus, le public a répondu présent », conclut Jonathan Cohen, sous les applaudissements des spectateurs approuvant cette dernière phrase.
Une suite envisagée ?
Depuis la diffusion de la saison 2 en 2022, la question d’une suite à La Flamme et Le Flambeau revient régulièrement. Pour la première fois, Jonathan Cohen a répondu à cette éventualité :« En série, je ne pense pas. Mais sous la forme d’un film, peut-être. Encore une fois, cette question est complexe. Ce ne serait pas un biopic de Marc, mais plutôt un film dans l’esprit de À Couteaux tirés, une sorte de Cluedo revisité ». Une déclaration qui a suscité immédiatement l’enthousiasme du public.