Plus

    Derniers articles

    Huit joueuses du club de Villeneuve‑d’Ascq deviennent semi-professionnelles

    Alors qu’elles évoluent au cœur du meilleur championnat de...

    Sur la route de l’exil, les bénévoles au secours des migrants

    Depuis la fin des années 1990, Calais est devenu...

    Ben PLG ou la force de l’humilité 

    Dernièrement invité pour délivrer une performance sur le célèbre...

    Sortir de la pros­ti­tu­tion, le difficile combat d’une jeune Nigérianne

    Septembre 2022, le tribunal admi­nis­tra­tif de Lille autorise Joy*, ancienne pros­ti­tuée, a intégré un parcours de sortie de pros­ti­tu­tion (PSP). Quelques semaines après, le Préfet du Nord refuse qu’elle bénéficie d’une auto­ri­sa­tion pro­vi­soire de séjour (APS). Pourtant, Joy a purgé sa peine. Pourquoi la justice empêche l’intégration de Joy dans notre société depuis 2018 alors qu’elle vit dans un foyer d’accueil qui la considère comme une grande sœur ? 

    A Lille, Joy*, une jeune femme nigériane, est sortie de la pros­ti­tu­tion depuis le déman­tè­le­ment d’un réseau en 2014, où elle avait été arrêtée pour proxé­né­tisme. Après avoir effectué l’intégralité de sa peine en 2017, elle est prise sous l’aile de l’association des Mouvements du nid, présidée par Bernard Lemettre. Elle dépend entiè­re­ment de l’organisme pour survivre et offrir un avenir à sa fille, puisque cela fait des années qu’elle attend ses papiers. La situation de Joy révèle un manque d’aide pour les femmes en sortie de pros­ti­tu­tion, puisque dès février 2019, (deux ans après que Joy a purgé sa peine et sans être retournée dans le réseau), le préfet du Nord a refusé qu’elle intègre un PSP (Parcours de sortie de pros­ti­tu­tion). Pour faire bouger les choses, l’association qui l’accompagne a réussi à attirer l’attention de Marlène Schiappa, ex-​secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, qui a demandé un nouvel examen du dossier au préfet. Finalement, c’est la délé­ga­tion des Hauts-​de-​France qui se voit dans l’obligation de saisir le tribunal admi­nis­tra­tif face à un énième refus du préfet en juillet 2019.

    “J’ai changé mais eux ils veulent que je reste dans mon passé”

    Lors de notre rencontre, Joy confie très attristée : “Le problème, c’est que les femmes qui veulent sortir de la pros­ti­tu­tion alors qu’elles n’ont pas de papiers et qui ne sont pas accom­pa­gnées comme je le suis, finissent par recom­men­cer, car on ne leur permet pas de changer.” C’est aussi la crainte de Samuel et Edwige Prieur, le couple qui la loge béné­vo­le­ment. Dans une lettre adressée au préfet du Nord, ils expriment leurs craintes : “En main­te­nant Joy dépourvue du droit au séjour en France, en situation de précarité sociale et éco­no­mique, dépourvue d’autorisation de travail, le préfet du Nord accroît le risque pour cette femme, désormais soutien de famille, de re-​sombrer dans le système prostitutionnel”.

    Bernard Lemettre, ancien président des Mouvements du nid, qui accom­pagne Joy depuis plusieurs années dans son parcours de sortie de pros­ti­tu­tion. ©L.MACE-LAPEYRERE

    Les « Mouvements du nid » : aider à prendre son envol

    L’association des « Mouvements du nid », qui accom­pagne Joy dans sa sortie de pros­ti­tu­tion, a une ligne de conduite précise, explique Bernad Lemettre, délégué régional du mouvement anti-​prostitution du Nid : “Vous êtes ici dans une asso­cia­tion abo­li­tion­niste. Ca veut dire qu’on est fidèle aux enga­ge­ments de la France, qui en 1949 a signé la conven­tion des Nations Unies, qui dit une chose très simple : le préambule de la pros­ti­tu­tion et le mal qui l’accompagne est incom­pa­tible avec la dignité et la valeur de la personne humaine.” Il explique qu’on ne sort personne de la pros­ti­tu­tion, mais qu’on peut accom­pa­gner la personne qui souhaite s’en sortir. Selon lui, l’enjeu principal est de savoir comment maintenir un lien avec les personnes sans être complice de leur pros­ti­tu­tion. “La sortie est horrible, car brus­que­ment, les pros­ti­tuées doivent penser au lendemain, gérer des tâches admi­nis­tra­tives com­pli­quées, ça demande un soutien infaillible”.

    *Nom d’emprunt choisi par l’interviewé

    De l’école à l’emploi, la rude réalité des jeunes diplômés

    En sortie d’école, les jeunes diplômés peinent à trouver...

    Angoisse, Poil, Mouais… Ces villages aux noms qui font sourire

    La plupart des noms de villes, comme Lille, ne...

    Guerre en Ukraine : Un cessez-​le-​feu partiel accepté par Poutine et Zelensky

    Après des semaines de négociations, l’Ukraine et la Russie...

    Contrepoint n°37

    De l’école à l’emploi, la rude réalité des jeunes diplômés

    En sortie d’école, les jeunes diplômés peinent à trouver leur place sur un marché du travail saturé. Derrière les beaux discours des écoles, la...

    2025, l’ar­chi­tec­ture bruxel­loise à l’honneur

    À Bruxelles, du Palais des Beaux-Arts à l'Hôtel Solvay, Victor Horta s'est imposé comme l'architecte phare de l'art nouveau. De l'art nouveau est né...

    Avant, après : la Bruxellisation en photos

    Livrée à des promoteurs rêvant de grandeur et de modernité, la ville de Bruxelles a, à partir de la seconde moitié du XXe siècle,...