Samedi, trois députés de la Nupes ont participé à une manifestation interdite à Sainte-Soline. Leur lutte contre la construction de « méga-bassines » a été mal vue par certains de leurs homologues à l’Assemblée nationale. Ils demandent une sanction.
Les députés LR sont-ils en train de faire le travail de la majorité relative présidentielle ? Quelques jours après avoir fait barrage à la motion de censure de l’opposition (lundi 20 mars), voilà que les femmes et les hommes d’Éric Ciotti demandent la sanction de leurs homologues présents à Sainte-Soline samedi dernier.
Dans une lettre adressée à la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, 43 signataires dénoncent sans les nommer des « collègues députés » pour leur implication dans une manifestation. Ce « trouble à l’ordre public » est d’autant plus condamnable, selon eux, que le rassemblement avait été interdit.
Les violences et la violation de la propriété privée qui ont émaillé la manifestation interdite et illégale de Sainte-Soline ne peuvent être légitimées par la présence de Députés.
Nous demandons à @YaelBRAUNPIVET et au bureau de l’@AssembleeNat de les sanctionner. 👇 pic.twitter.com/tBmxdNj6Vn— Julien DIVE (@JulienDive) March 28, 2023
« Quatre véhicules en feu, 29 militaires blessés dont deux en urgence absolue » : le décompte des Républicains contraste avec celui de la gauche, qui met en avant les trois manifestants dont le pronostic vital est engagé. Chacun fera ses comptes. En attendant, c’est la présence d’élus de la nation qui fait tache pour la droite.
« Elle donne une légitimité aux responsables de ces confrontations d’une agressivité hors norme », dénonce la lettre. Les députés présents mettraient de l’huile sur le feu par leur simple apparition. Pourtant, quand ces derniers marchent contre la réforme des retraites, personne ne s’indigne.
Ce qui dérange donc n’est pas tant la présence de députés lors d’une manifestation, mais la nature du rassemblement. Interdit, violent. La question est en fait : un député peut-il manifester lors d’un rassemblement interdit ? En tant que citoyen Français, le député – qui n’est pas organisateur de l’évènement – encourt au maximum une contravention de 135 € s’il est présent lors d’une manifestation interdite. Elles sont rarement appliquées.
Politiquement, c’est une autre paire de manches. Aux signataires de la lettre qui invoquent un mandat national qui tiendrait le député à davantage de retenue, on pourrait opposer la qualité de représentant des Français qui les ont élus. Ceux des LRI étaient à Sainte-Soline.