Loin des foires de Noël, et des marchés des créateurs présents un peu partout en France, le Christkindelsmärik, ou « marché de l’enfant Jésus », de Strasbourg revient cette année avec quelques interdictions, mais surtout aux traditions. De quoi honorer son statut de capitale de Noël.
Après 5 ans de restrictions à la suite des attentats du 11 décembre 2018 et de la pandémie de Covid-19, Strasbourg redore son blason de capitale de Noël avec une énième édition, mais plus proche des traditions. Cette année, pas de raclette, ni de champagne et encore moins de ponchos, casquettes et serre-tête de Noël ne sont tolérés à la vente dans les quelque 300 chalets qui se sont installés dans toute la ville. Le but de ces interdictions, décidées par la commission « Strasbourg Capitale de Noël » composée d’élus et de commerçants locaux, est de redonner de l’authenticité à ce marché de Noël, historiquement l’un des plus vieux d’Europe, et pendant longtemps, le seul de France. Une décision qui n’a pas manqué d’être critiquée, mais qui nous ramène aux origines du marché de Noël.
Le plus vieux marché de Noël d’Europe
Le Christkindelsmärik (marché de l’enfant Jésus), est un événement de culture et de traditions qui se perpétue depuis maintenant 452 ans. Strasbourg, de son lieu géographique proche avec les terres germaniques, est le berceau de la culture du Saint-Nicolas. Tous les 6 décembre durant le Moyen-Âge se tient le Klausenmärik (marché du Saint-Nicolas) autour de la cathédrale. Marchands de pains d’épices, selliers et ciriers s’y retrouvent le temps d’une journée. C’est en 1570, après la réforme luthérienne, que le Christkindelsmärik s’établit trois jours avant Noël toujours place de la cathédrale. Ce marché de l’enfant jésus migre à travers la ville au cours des décennies, pour se retrouver, en 1870, plage Broglie. Toujours au même endroit aujourd’hui, il s’est cependant agrandi et étalé sur toute la Grande île de Strasbourg, à partir de 1991. On trouve à présent des chalets place Kléber, à côté du grand sapin, de nouveau place de la cathédrale, mais aussi dans des coins plus étroits de la ville tels que la Petite France.
Préparer Noël, tout en gardant sa magie
Acheter son sapin, les décorations de Noël, des petits bredele (biscuits de Noël alsaciens), tout en dégustant un vin chaud accompagné d’un pain d’épice, voilà le but premier du Christkindelsmärik . Au fur et à mesure des années, les jouets et autres marchandises de Noël intègrent les chalets. Le marché de Noël se modernise, mais perd son authenticité et sa magie. La décision de la mairie de Strasbourg d’interdire et de restreindre la vente de certains produits s’inscrit dans une volonté d’honorer l’authenticité du marché de Noël et de se démarquer des foires de Noël qui ont envahi le territoire français. Cependant, de par sa grandeur et le nombre de visiteurs venu des quatre coins du monde, il reste un marché de Noël touristique, qui ne peut égaler la magie des marchés de Noël des petits villages typiques alsaciens, tels qu’Obernai, Ribeauvillé ou Kaysersberg.