Christmas à New York, Noël à Paris, Szent Este (Soirée Sainte) à Budapest, Aïd Milad à Beyrouth. Partout dans le monde, le mois de décembre est une période de réjouissances et de prières. Pour beaucoup de Chrétiens d’Orient, c’est le moment des retrouvailles. Comme chaque année, la diaspora libanaise rentre au pays pour décorer le cèdre et déposer sous son feuillage quelques cadeaux.
Des étudiants, des salariés et autres entrepreneurs de Londres à Abu Dhabi s’adonnent à ce rituel. C’est presque systématique. Durant ces quelques semaines où l’aéroport international de Beyrouth s’illumine, le Liban rajeunit de quelques années. À Baalbek, dans l’arrière-pays, le défilé des pères et des mères Noël est organisé. Des centaines de porteurs de cadeaux, tout de rouge vêtus, défilent dans les galeries marchandes. Ils dansent au son d’un remix Levantin de “Jingle Bell” de Sassine Abi Khalil. Une tradition qui revigore une région très affectée par l’exode rural, ainsi que l’exil dus aux problèmes économiques du pays. Applaudis par les passants et les habitants à leurs balcons, les participants renouent avec le sens premier de l’Aïd Milad : le lien familial et communautaire si cher aux Chrétiens d’Orient.
Berceau de la Chrétienté, le Proche-Orient fête aussi Noël à Damas, Ramallah et Jérusalem. Les communautés juives et musulmanes se réjouissent de l’arrivée des fêtes de fin d’année : le vivre-ensemble se cristallise autour de l’Aïd Milad, loin des conflits interconfessionnels qu’a pu connaître la région. En décembre, les évènements caritatifs et culturels se multiplient de Janine (Palestine) à Alep (Syrie). Malgré la complexité et la difficulté des situations, l’ambiance demeure festive et réconfortante. Vue de l’Occident, la résilience de l’esprit des fêtes inspire au rassemblement ou du moins à l’apaisement, seule promesse que le père Noël n’a pas encore rompu.