Si les cheveux bouclés sont souvent cachés c’est aussi parce que leurs propriétaires n’ont jamais reçu les bons conseils d’entretien. Et pour cause, encore une grande majorité de coiffeurs n’est pas formée à s’occuper de ce type de chevelure. Gaby, coiffeuse chez Markus Paris, à Lille, raconte son expérience.
Le manque de formation évident
Les formations spécialisées pour les cheveux bouclés, frisés et crépus sont relativement récentes et peu nombreuses en France, pour plusieurs raisons. D’abord le CAP Coiffure en France n’enseigne traditionnellement pas les techniques spécifiques pour s’occuper des cheveux bouclés, frisés et crépus. Les coiffeurs apprennent principalement les techniques de défrisage et de lissage, mais pas comment couper et coiffer les cheveux texturés. Gaby, professionnelle de la coiffure, explique que les formations initiales comprennent des enseignements sur cheveux « souple ou lisse », plus rarement sur des cheveux texturés. « Il y a énormément de coiffeurs qui ne savent pas coiffer les cheveux bouclés, donc il faut se former par soi-même. » Malheureusement, ces formations sont plus rares et donc onéreuses. Gaby a appris à coiffer les cheveux bouclés en débutant son apprentissage dans un salon « multi-ethnique ». Selon elle, le cheveu texturé est encore trop déprécié dans le monde de l’esthétique « il est perçu comme difficile, alors que c’est simplement un cheveu qui se coiffe et se coupe différemment. C’est une coupe dans l’espace et dans le volume naturel de la boucle. »
Un souffle de renouveau grâce à l’ouverture de salons spécialisés
De plus en plus de salons spécialisés dans le soin des cheveux bouclés voient le jour, pour répondre à la demande croissante. Ici, on ne ressort pas avec un brushing, mais avec ses boucles sublimées. L’approche y est plus personnalisée mais ça cartonne puisque le sujet se démocratise. Gaby raconte : « j’ai un client qui a toujours plaqué ses cheveux et maintenant, il a laissé ses boucles, pour apprendre à les mettre en valeur. Il avait peur qu’on lui dise que ça faisait décoiffer, à son travail ». Car pour assumer ses boucles, c’est tout un cheminement mais les coiffeurs ont leur rôle à jouer. « Notre rôle c’est de redonner confiance, afin qu’il ou elle sorte de chez nous, en aimant sa nature de cheveux ».