À Saint-Omer, les inondations ont fait des dégâts conséquents. Dans l’impasse du Doulac dans laquelle se trouve le dernier marais cultivé de France, l’eau est montée jusqu’à 85 cm. Philippe Debarge, horticulteur a tout de même pu sauver une grosse partie de sa production.
Un arrosoir, une paire de bottes et quelques outils qui baignent dans l’eau, voilà tout ce qu’il reste dans la serre principale de Philippe Debarge, horticulteur à Saint-Omer. « Pendant quelques jours, c’était un lac » résume t‑il simplement, non sans émotion. Une partie des plantes qui y étaient cultivées et stockées il y a encore quelques semaines, ont dû être évacuées en urgence par camion vers Dunkerque. Un moindre mal pour le sexagénaire, qui n’était pas loin de tout perdre. « La veille des inondations, j’avais vu de l’eau monter petit à petit. Le lendemain matin, lorsque je suis arrivé dans la serre, tout flottait. Je me suis dit, soit on fait quelque chose, soit on perd tout ».
80 000 euros de pertes
Grâce au lancement d’un appel à la solidarité via ses réseaux sociaux, l’horticulteur a pu limiter la casse grace à l’aide d’une soixantaine de bénévoles. Malgré tout, une partie de ses serres a été lourdement endommagée, et à l’heure des comptes, Philippe Debarge fait la grimace : « Les pertes sont estimées à 80 000 euros », annonce-t-il. « Dans certaines serres, on ne peut plus rien faire pendant trois semaines ou un mois. Tout va devoir sécher et il faut attendre que la terre durcisse », constate-t-il. « Il ne faut pas que je perde en qualité pour que je puisse encore vendre des plantes au printemps. On a des plants toujours aussi humides depuis le début des inondations et ça, ce n’est pas bon. » Sa production et ses ventes pourraient donc en être lourdement impactées.
Un soutien insuffisant
Malgré les fonds levés par le gouvernement pour soutenir les collectivités, l’horticulteur ne trouve pas cela suffisant, pour lui, il faut trouver des solutions en amont. « Le Pas-de-Calais est un site vulnérable et doit être repensé avec de gros investissements pour pouvoir retirer l’eau bien plus vite », estime Philippe Debarge. Les prochaines semaines s’annoncent encore stressantes pour lui.