Nouvelle série du réalisateur Tim Burton, en trois semaines, Wednesday est devenue l’un des plus gros succès Netflix. Bien qu’elle évolue dans un monde totalement fantastique, cette série reflète subtilement notre société.
Spin-off de la Famille Addams, Wednesday est centré sur le personnage de Mercredi Addams, une adolescente originale qui est envoyée par ses parents à la Nevermore Academy, un établissement pour enfants particuliers… Bien que cette école relève complètement du fantastique où se côtoient des élèves loups-garous ou d’autres avec des pouvoirs étranges, elle est en même temps un magnifique miroir de notre société exposant les mêmes polémiques.
Dans Wednesday, ce sont les marginaux qui gagnent à la fin
Si Mercredi Addams entre à la Nevermore Academy, c’est parce que c’est la seule école qui veut encore bien l’accepter, tant elle a subi des exclusions d’autres établissements. Autrement dit, c’est une école pour les élèves pas comme les autres, les originaux, les bizarres, les surdoués ou tout autre synonyme qui relève de la différence.
On ne peut donc s’empêcher de faire un rapprochement entre la place des marginaux dans cette série et la place des minorités dans nos sociétés. Par contre, à l’inverse de la vie réelle, cette série retourne complètement le rapport de force : dans Wednesday, ce sont les marginaux qui gagnent à la fin.
La différence, la plus belle des forces
Sans spoiler, le personnage d’Enid est une belle illustration de la force de la marginalité. Amie et coloc de Mercredi, Enid est mi-humaine, mi loup-garou. Au début de la série, sa mère souhaite même l’envoyer dans une thérapie d’été — qui nous rappellent les thérapies de conversion pour les homosexuels — pour qu’elle devienne totalement marginale, totalement loup-garou.
Mais c’est en réalité à la fin de la saison 1 que son pouvoir de loup-garou se révèle très utile, puisque c’est grâce à ce pouvoir qu’un personnage très important est sauvé de la mort. Une belle revanche pour montrer à quel point la différence peut être la plus belle des forces.
Édifier une statue controversée, comme un air de déjà-vu
Mais les clins d’œils à nos sociétés contemporaines ne s’arrêtent pas là. Par exemple, le personnage Mercredi réalise au fil des épisodes que ses ancêtres — des marginaux comme elle — ont été exterminés par un certain Joseph Crackstone… Mais ce dernier n’est pas vu par tous comme quelqu’un de mauvais et l’école veut lui rendre hommage pour les exploits qu’il a faits… en édifiant une statue en son honneur. Mercredi, consciente de son passé criminel va alors tout faire pour détruire la statue, tant sa vue lui est insupportable.
Encore une fois, le spectateur fait alors immédiatement le rapprochement avec la représentation ou non dans l’espace public de figures historiques controversées, notamment comme c’est le cas aux États-Unis avec les personnages ayant permis l’esclavage.
Curieux, curieuse, rendez-vous sur Netflix
La liste des clins d’oeils subtils est encore longue. Et ce qui est plaisant, c’est de les découvrir par soi-même face à son écran. Le cinéma possède aussi ce pouvoir d’inviter le spectateur à critiquer le monde dans lequel il vit. Alors… bonne critique !