La révolution culturelle, lancée par Mao Zedong en 1966 pour consolider son pouvoir, a marqué bien des Chinois par sa violence et par l’endoctrinement imposé. 57 ans après les évènements, Contrepoint revient sur cet événement tragique.
La révolution culturelle est mise en place par Mao à la suite de l’échec du Grand Bond en avant. Cette politique, menée par le parti communiste chinois entre 1958 et 1961, visait à faire rattraper à la Chine son retard économique. Mais elle s’est finalement soldée par une famine, à l’origine de 18 à 23 millions de morts dans les campagnes. Beaucoup de Chinois, ou des membres de leurs familles, ont enduré cette famine. Des critiques s’élèvent donc contre Mao, qui décide donc, pour les faire taire, de lancer la révolution culturelle. Autre but : purger le parti communiste de ses éléments « bourgeois et anti-socialistes », ainsi que combattre les « quatre vieilleries » (vieilles idées, vieille culture, vieilles coutumes et vieilles habitudes), autrement dit les éléments de la Chine traditionnelle.
Le 16 mai 1966, une circulaire est publiée : elle donne un ensemble de directives aux différents échelons du parti communiste, ce qui radicalise la révolution. La garde rouge est également créée ce jour-là : c’est un mouvement de masse constitué surtout d’étudiants et de lycéens. Cette garde est à l’origine de bien des exactions : persécutions, destruction de sculptures ou de temples pour éradiquer les valeurs traditionnelles, ou encore exécutions publiques. Même la tombe de Confucius, philosophe réputé en Chine, est attaquée en 1966 par les gardes rouges. Leur violence est telle que Mao finit par les dissoudre en 1967.
Finalement, deux ans seulement après sa mise en place, Mao Zedong met fin à la révolution culturelle ce fameux 27 janvier 1968. 17 millions de gardes rouges sont expédiés dans les campagnes et confiés à la maltraitance des paysans ; beaucoup d’entre eux deviennent des opposants au maoïsme.
Cette révolution culturelle a tellement marqué les Chinois que le silence est fait sur cet évènement dans la Chine actuelle, même si la mémoire subsiste. Dans Le livre noir du communisme, écrit par un ensemble d’universitaires et publié en 1997, afin de faire un bilan des victimes des régimes communistes, la révolution culturelle est décrite comme une « guerre civile, ouverte ou larvée ». Ce ne sont sûrement pas les victimes de cette période qui diront le contraire.