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    80 ans de la libé­ra­tion d’Auschwitz : « Ne pas oublier pour ne pas répéter le passé »

    Il y a 80 ans, le camp d’ex­ter­mi­na­tion d’Auschwitz-​Birkenau, en Pologne, était libéré. A l’heure où les sur­vi­vants sont de plus en plus rares pour raconter l’Histoire, l’im­por­tance du devoir de mémoire était au cœur de toutes les commémorations.

    C’était le 27 janvier 1945. Après plus de cinq ans durant lesquels plus d’un million d’hommes et de femmes sont morts, les troupes russes libé­raient le camp d’Auschwitz-​Birkenau. Le monde décou­vrait alors l’horreur de la barbarie nazie. 80 ans plus tard, des céré­mo­nies se sont tenues tout autour du monde pour célébrer cet anni­ver­saire his­to­rique et rendre hommage.

    Des témoins de moins en moins nombreux

    Dans le camp d’Auschwitz, une cin­quan­taine de chefs d’État et autres per­son­na­li­tés poli­tiques étaient au rendez-​vous pour la cérémonie. Pourtant, aucun n’a pris la parole. Pour cet anni­ver­saire sym­bo­lique, la volonté était de laisser la parole aux sur­vi­vants et à leurs des­cen­dants. L’objectif ? Souligner l’im­por­tance du devoir de mémoire alors que les témoins sont de moins en moins nombreux. En France par exemple, on ne compte plus que 21 900 sur­vi­vants, âgés en moyenne de 86 ans. Il est donc souvent difficile pour certains de se déplacer pour livrer leurs précieux témoi­gnages aux jeunes générations.

    A Lille, Dominique Leser préside Lille-​Fives 1942. Cette asso­cia­tion a été fondée en 2019 afin de com­mé­mo­rer les 600 Juifs arrêtés dans le Nord-​Pas-​de-​Calais puis ras­sem­blés dans la gare de Lille-​Fives pour être déportés à Auschwitz, lors de la rafle du 11 septembre 1942. Le président confirme : « on a encore des témoins mais c’est de plus en plus compliqué parce qu’ils ont tous plus de 90 ans ». L’enjeu pour l’as­so­cia­tion est alors de trouver d’autres moyens de médiation pour « raconter l’his­toire de ceux qui ont disparu à cause de l’i­déo­lo­gie nazie ».

    Nous avons rencontré le président de l’as­so­cia­tion Lille-​Fives 1942, qui insiste sur l’im­por­tance du devoir et du travail de mémoire. ©Marie Cocaud

    Dominique continue : « Six millions de personnes tuées, ça ne veut rien dire, ça ne parle à personne. On doit mettre ces sujets à hauteur humaine ». Ainsi, les média­teurs de l’as­so­cia­tion préfèrent raconter des histoires indi­vi­duelles. C’est également pour cette raison que des pavés de mémoire ont été installés « sur le sol de l’endroit où les gens ont été arrachés ».

    Des pavés de la mémoire, ou Stolpersteine, installés par Lille-​Fives 1942, sont visibles rue Léon Gambetta. ©Marie Cocaud

    Transmettre aux jeunes générations

    L’un des défis est également de réussir à inté­res­ser les jeunes. Pour ce faire, « on se lie aux pro­grammes d’his­toire en s’af­fran­chis­sant du cours magistral, avec notamment des expo­si­tions iti­né­rantes, et ce de l’élé­men­taire au supérieur », raconte le président de Lille-​Fives 1942.

    De leur côté, les lycéens sont unanimes : il faut se souvenir, et cela passe notamment par l’école. Toutes deux élèves de première au lycée Thérèse d’Avila à Lille, Ludivine et Avana confirment que le devoir de mémoire est abordé en classe. « On nous transmet le fait qu’il faut continuer à en parler », rapporte Ludivine. Son amie complète : « On nous explique pourquoi c’est important, pourquoi il ne faut pas débou­lon­ner les statues… ». « Les cours d’his­toire sont aussi faits pour nous faire prendre conscience que ce qu’il s’est passé il y a 80 ans est mal », estime Ninon, une autre lycéenne. Marc, en classe de seconde, ajoute : « il ne faut pas oublier pour ne pas répéter le passé ».

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