Depuis quelques années, la Covid-19 et ses restrictions ont quitté le quotidien des Français, mais un mal-être persiste chez les étudiants. Le professeur Lucas de Zorzi, maître de conférence en neurosciences à l’université de Lille, nous éclaire sur le sujet.
Comment les restrictions de la pandémie ont-elles encore des effets aujourd’hui ?
Avec l’isolement social et les restrictions, il y a eu beaucoup de stress qui n’en finissait pas. Un stress aussi intense pendant longtemps prédispose à des symptômes de dépression et d’anxiété. Biologiquement, on peut aussi supposer qu’une infection du coronavirus ait des effets sur ces symptômes. On sait qu’il y a un lien entre le système immunitaire et des symptômes dépressifs, comme dans la mononucléose. On pourrait alors supposer un lien entre une infection au Covid-19 et ces symptômes dépressifs observés.
Quels autres facteurs ont contribué à alimenter ce mal-être ?
Après la crise sanitaire, il y a aujourd’hui un contexte géopolitique inquiétant, avec un conflit en Europe. Il y a aussi le dérèglement climatique, les échéances se rapprochent à une période où les étudiants actuels seront dans leur vie active. Ils doivent alors se projeter dans un avenir, loin d’être paisible.
Peut-on espérer des résultats moins alarmants à l’avenir ?
La période de transition du lycée à l’université est importante dans le développement de l’autonomie, de la responsabilité de la personne. L’élève perd tout l’encadrement, ses repères et doit trouver une nouvelle dynamique. Dans quelques années, les futurs étudiants n’auront pas vécu cette période de transition en confinement, ils pourront mieux s’adapter, et alors on peut espérer des résultats plus rassurants.