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    Première trans­plan­ta­tion mondiale d’un rein de porc : les promesses d’un greffon très convoité

    En la matière de progrès médicaux révo­lu­tion­naires, la répu­ta­tion des chi­rur­giens amé­ri­cains est déjà toute forgée. Ils sont les pionniers dans ce domaine, et sont capables de véri­tables prouesses. Une nouvelle percée médicale, qui ne fait qu’accroître le per­fec­tion­ne­ment de leurs compétences.

    Les avancées médicales n’ont pas de frontière. Aux États-​Unis, un évènement inédit a secoué les blouses blanches : une équipe de chi­rur­giens a réalisé avec succès la première trans­plan­ta­tion au monde d’un rein de porc géné­ti­que­ment modifié sur un patient vivant. Une première médicale, qui tend vers l’éventualité d’une solution envi­sa­geable pour pallier la pénurie chronique toujours plus crois­sante de dons d’organes éligibles à la greffe. C’est ce qu’a annoncé le 21 mars dans un com­mu­ni­qué le Massachusetts General Hospital de Boston.

    Ce patient qui marque l’histoire de la science aux côtés des médecins

    Richard Slayman, 62 ans, est le premier patient-​cobaye receveur du rein porcin. Cet habitué des pro­cé­dures médicales lourdes n’en est pas à son coup d’essai. Souffrant d’une insuf­fi­sance rénale chronique causée par un diabète de type 2 et de l’hypertension, il a été sous dialyse pendant sept ans. Il reçoit en 2018 une première greffe de rein humain qui échoue, cinq ans plus tard. Depuis mai 2023, il a donc été contraint de pour­suivre le trai­te­ment de sa dialyse. La procédure de trans­plan­ta­tion est alors apparue pour lui comme un moyen de remédier à ses dif­fé­rentes pathologies.

    Le Massachusetts General Hospital de Boston, en charge de l’opération qui aura nécessité pas moins de quatre heures d’intervention en bloc opé­ra­toire, donne des nouvelles plutôt pro­met­teuses de son patient en précisant notamment qu’il « [s’en] remet bien ». L’équipe médicale lui avait d’ailleurs au préalable « minu­tieu­se­ment expliqué le pour et le contre de la procédure », déclare M. Slayman. Il ajoute, à la suite de l’opération réussie : « J’ai vu cela comme un moyen, non seulement de m’aider moi, mais aussi de donner de l’espoir à des milliers de personnes qui ont besoin d’une greffe pour survivre. » Au vu de sa capacité de récu­pé­ra­tion encou­ra­geante, il devrait être en mesure de quitter sa chambre d’hôpital sous peu.

    La bio­tech­no­lo­gie ou la recette du succès

    Par le passé, des reins de porcs géné­ti­que­ment modifiés avaient déjà été trans­plan­tés dans des corps humains. Cependant, il convient de préciser que la procédure de trans­plan­ta­tion n’avait jusqu’à présent été probante que sur des humains en état de mort cérébrale. Ce fut le cas en septembre 2021 : des chi­rur­giens de l’hôpital NYU Langone de New York avaient procédé à la première trans­plan­ta­tion mondiale d’un rein de porc sur des êtres humains en état de mort cérébrale. Des patients vivants ont également déjà reçu une greffe de cœur de porc géné­ti­que­ment modifié, mais n’ont pas survécu.

    Avant la xéno­greffe – cette opération qui consiste à la trans­plan­ta­tion d’organes d’animaux sur des corps humains -, l’organe très convoité de l’animal a été géné­ti­que­ment modifié en labo­ra­toire. Les xéno­greffes repré­sentent des opé­ra­tions délicates pour le corps médical car le système immu­ni­taire du receveur a tendance à attaquer l’organe étranger. C’est pourquoi des modi­fi­ca­tions géné­tiques sont pra­ti­quées afin d’amoindrir le risque de rejet par le corps humain. Pour ce faire, certains gènes de porc incom­pa­tibles avec le corps humain ont été retirés pour être remplacés par des gènes humains grâce à la tech­no­lo­gie CRISPR, un système d’édition génétique innovant. Les scien­ti­fiques ont également procédé à l’i­nac­ti­va­tion de rétro­vi­rus du porc pour éliminer le risque d’in­fec­tion post-greffe.

    Des pers­pec­tives pro­met­teuses pour l’avenir des transplantations

    Aux États-​Unis, plus de 100 000 patients désireux de recevoir une greffe d’organe sont sur liste d’attente, le rein étant d’entre tous l’organe le plus com­mu­né­ment sollicité. Mais le domaine des xéno­greffes est une science qui avance à grande vitesse depuis ces dernières années. Son succès permet d’en­vi­sa­ger d’autres trans­plan­ta­tions d’organes de porc et apporte de l’espoir aux millions de malades placés sur liste d’attente.

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