Gwendydd, étudiante, a pris la pilule contraceptive pendant quatre ans, avant de l’arrêter. Elle a souhaité témoigner de son expérience.
À quel âge avez-vous commencé à prendre la pilule et pour quelles raisons ?
J’ai commencé la pilule à l’âge de 16 ans. J’avais mon premier amoureux et peur de tomber enceinte comme toutes les filles à cet âge-là. Une gynécologue m’a prescrit la pilule, mais elle ne me convenait pas.
Quels étaient vos symptômes ?
Au début c’était physique, j’avais une sensation de dureté au niveau de la poitrine, et ça me faisait mal. J’avais une pilule qui était trop forte au niveau du dosage hormonal. Ma gynécologue m’a donc prescrit une seconde pilule moins dosée. Les effets physiques s’étaient dissipés mais mentalement c’était une catastrophe. J’avais des sautes d’humeur, tout était extrême : la colère, la tristesse… J’étais à fleur de peau tout le temps. J’ai donc décidé de l’arrêter.
Est-ce que vous avez observé des améliorations sur votre santé ?
L’arrêt de la pilule a changé ma vie, ça a régulé mes humeurs et mes règles. J’ai pu retrouver un cycle naturel mais les douleurs liées aux règles sont revenues. Depuis que j’ai arrêté la pilule je ne fais que des malaises.
Est-ce que vous en avez parlé à votre gynécologue ?
Non, car je pensais que c’était lié à l’adolescence. Je n’étais pas assez informée. Certains professionnels de santé, dont le mien, prescrivent la pilule comme si c’était un simple médicament sans impact et la mienne était trois fois trop forte pour mon âge.
Aujourd’hui pensez-vous pouvoir reprendre la pilule un jour ? Ou un autre mode de contraception ?
Non, j’ai peur que ça ait un impact sur mon corps et ma santé mentale. Il y a trop de risques. À l’époque, j’avais pensé à faire poser un stérilet en cuivre. Mais je n’ai pas jugé cela utile pour mon âge, j’avais seulement 18 ans.
« Le choix du moyen de contraception revient toujours à la femme »
Nous avons interrogé Julia, sage-femme sur le cas particulier de Gwendydd.
« En France, nous prescrivons des pilules minidosées, explique Julia. Mais il existe différents dosages et types d’hormones. Il arrive qu’une pilule ne convienne pas et que des femmes présentent des effets indésirables. » Il n’est pas possible d’anticiper la réaction du corps. Julia relève que c’est le devoir du professionnel de santé de « présenter tous les moyens de contraception, leurs modes d’action, leurs bénéfices, leurs risques et leurs potentiels effets indésirables et surtout, de s’assurer de l’absence de contre-indications ». Elle estime que « la peur de la pilule est souvent induite par la méconnaissance du sujet ». Outre la contraception, certaines pilules peuvent être bénéfiques comme diminuer les flux menstruels et la douleur des règles. Si la plupart des femmes ne la choisissent pas par peur de l’oublier, « il existe d’autres alternatives telles que l’implant ou le patch ». Julia ajoute qu’il existe des méthodes dites naturelles telles que le diaphragme, la cape cervicale, le retrait, le calcul des cycles d’ovulation qui présentent tout de même un risque élevé de grossesse. Pour elle, « le meilleur moyen de contraception est celui qui convient à la personne ».