Le 21 janvier rappelle à la France qu’il existe encore des militants royalistes. Lille ne fait pas défaut et a notamment eu le droit à une messe de requiem ce mardi dernier à l’église de Saint-Etienne.
« Vive le Roi », pouvait-on entendre ce 21 janvier à Lille suite à une messe en hommage à Louis XVI. Cette scène peut paraître étonnante en 2025, mais la France compte toujours des partisans de la monarchie. « C’est un événement vraiment majeur de l’année royaliste », selon le chef de la section lilloise du Cercle d’Action Légitimiste (CAL) présent sur place.
La vision de louis XVI
« Louis XVI est, comme de nombreuses autres grandes figures de l’histoire, victime de la mémoire populaire », nous affirme le meneur du CAL à Lille qui porte le pseudonyme de Quentin Fruchart (en hommage à un insurgé royaliste flamand). Pour les royalistes, Louis XVI reste une figure importante, loin de l’image du roi totalitaire, idiot et maladroit. Ils lui reconnaissent de nombreux bienfaits pour le peuple, comme par exemple « l’abolition des corvées, des restes du servage, de la torture, davantage de décentralisation… ». Selon Sarah Dumortier, doctorante et enseignante à l’université catholique de Lille, « il ne faut pas oublier la contrepartie » de ces décisions prises à l’époque dont l’objectif était de ramener le peuple vers la royauté pour faire passer de nouveaux impôts. Pour les partisans de la monarchie, commémorer Louis XVI est nécessaire car il représente l’Ancien Régime, qu’il est innocent et qu’il a été victime des « pires criminels que la France n’a jamais connus ». Sarah Dumortier insiste surtout sur le fait « qu’il monte sur le trône comme un roi absolu qui n’a aucune formation, car il n’est pas amené à régner ».
Royalistes au XXIe siècle ?
Il n’existe cependant pas un seul royalisme, mais plusieurs groupes. L’Action française, classée à l’extrême droite et dont les opérations font parfois polémique, est par exemple l’organisation majeure, mais ses idées ne sont pas suivies par tous. Concrètement, les légitimistes prônent le retour à la monarchie traditionnelle en France. Ils reconnaissent un roi sous le nom de Louis XX et souhaitent un retour du catholicisme dans la vie politique française : « Le roi et l’État sont catholiques, les Français sont libres de croire ou non et la société conserve sa nature historique ». Ils sont attachés à plusieurs idées politiques comme « l’opposition au capitalisme et au communisme », « un rejet de l’immigration de masse », « un intérêt pour l’environnement » et « une restructuration des institutions de la France ». Rappelons que, bien qu’il existe plusieurs organisations royalistes, la plupart sont catégorisées à l’extrême droite. Le CAL se considère comme « patriote », mais hors du jeu politique actuel, car pour lui, participer à la république « n’est pas envisageable ».