La CDU/CSU remporte les élections mais l’AFD émerge comme la deuxième force politique du pays, doublant son score par rapport aux élections de 2021. Un bouleversement qui rebat les cartes, forçant les partis traditionnels à revoir leur stratégie face à une population de plus en plus polarisée.
Lors des élections législatives anticipées du 23 février 2025, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son allié bavarois, l’Union chrétienne-sociale (CSU), ont obtenu 28,5% des voix, consolidant leur position en tant que premier parti du pays. Cependant, ce résultat marque le deuxième plus mauvais score depuis 1949, reflétant une érosion continue de leur base électorale. Friedrich Merz, leader de la CDU, a souligné que la montée de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) devait servir d’avertissement aux partis traditionnels pour qu’ils prennent en compte les préoccupations de la nation.
Une ascension fulgurante de l’AfD
L’AfD, parti d’extrême droite fondé en 2013, a réalisé une percée historique en recueillant 20,8% des suffrages, doublant ainsi son score de 2021. Alice Weidel, cheffe de file du parti, a salué ce « résultat historique » et a appelé à la fin du cordon sanitaire qui isole l’AfD sur la scène politique allemande. Elle a affirmé que « la population veut un changement politique » et que l’AfD pourrait surpasser la CDU dans les années à venir. Cette progression est particulièrement marquée dans les régions de l’est de l’Allemagne, correspondant à l’ancienne RDA, où l’AfD a remporté 45 des 48 circonscriptions, dépassant souvent les 40% des voix dans certains districts. Cette tendance souligne une fracture géographique et politique persistante entre l’est et l’ouest du pays.
Vers une nouvelle coalition gouvernementale
Face à la montée de l’extrême droite et à la nécessité d’une gouvernance stable en période de crises globales, Friedrich Merz envisage de former rapidement une coalition avec le Parti social-démocrate (SPD), qui est arrivé en troisième position. Cette alliance viserait à contrer l’influence grandissante de l’AfD et à répondre aux défis nationaux et internationaux actuels. Merz a insisté sur l’urgence de traiter des questions telles que la politique étrangère, l’immigration et la crise industrielle. La participation électorale a atteint 84%, le taux le plus élevé depuis 1987, reflétant une mobilisation accrue des électeurs face aux enjeux actuels.