Un attentat d’inspiration djihadiste a été déjoué dans les Hauts-de-France la semaine dernière, après l’arrestation de trois jeunes hommes, soupçonnés d’avoir préparé une attaque à l’explosif. Deux d’entre eux ont été mis en examen et incarcérés, tandis qu’un troisième a été placé sous contrôle judiciaire.
Les forces de l’ordre ont arrêté trois individus âgés de 19 à 24 ans, mercredi 2 avril. Ces derniers ont été interpellés à Lille et Dunkerque dans le cadre d’une enquête antiterroriste. L’alerte a été donnée la veille par un proche inquiet d’un passage à l’acte. Les premières investigations ont révélé un projet d’attentat d’une gravité inédite. Les individus visaient potentiellement des lieux publics, des foyers pour jeunes ou encore des établissements liés à la communauté juive.
Ainsi, ce dimanche, une information judiciaire a été ouverte par le Parquet national antiterroriste (PNAT), qui a confirmé la mise en examen des suspects. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime », tandis que le troisième est poursuivi pour « non-dénonciation d’un crime terroriste » et placé sous contrôle judiciaire.
Un jeune radicalisé, passé sous les radars
Le principal suspect, un jeune homme de 19 ans résidant à Dunkerque, a été interpellé au sein d’un foyer pour jeunes adultes par les forces du RAID. Selon BFMTV, il était inconnu du fichier de prévention de la radicalisation (FSPRT), mais avait déjà attiré l’attention du renseignement territorial pour avoir proféré des menaces contre Mila, la jeune femme cyberharcelée en 2020 après ses propos sur l’islam. Actif sur les réseaux sociaux, le jeune homme y affichait une posture ouvertement djihadiste. RTL rapporte qu’il appelait à s’en prendre aux « kouffars » (terme péjoratif désignant les non-musulmans) et relayait des contenus violents, allant jusqu’à poster une vidéo de l’auteur de l’attaque à l’Opéra de Paris. Une lettre d’allégeance à Daech a par ailleurs été retrouvée à son domicile, d’après Le Parisien.
Un gilet artisanal
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi un gilet artisanal truffé de pétards, reliés à un système de mise à feu rudimentaire. Bien que les autorités n’aient découvert ni TATP ni composants actifs, des recherches sur sa fabrication ainsi que certains ingrédients ont été retrouvés. Toujours selon Le Parisien, les pétards « devaient servir de tests en vue d’intégrer de véritables explosifs ». Dans une lettre confuse, le suspect évoquait plusieurs cibles, sans qu’il soit possible à ce stade de déterminer lesquelles étaient réellement visées. Interrogé en garde à vue, il a affirmé avoir abandonné son projet, évoquant un état de détresse psychique. Une version que les éléments de l’enquête semblent contredire. L’évaluation de son état mental devra désormais éclairer les suites judiciaires.