A Lille, plusieurs milliers de personnes ont à nouveau défilé ce jeudi 2 octobre, pour la troisième fois en 3 semaines. Malgré tout, la mobilisation a diminué en nombre et en intensité. Interrogé par nos soin, un militant autonome nous a expliqué les diverses raison à ce recul.
Une mobilisation en baisse, mais toujours une volonté de mettre la pression au nouveau gouvernement.
A Lille, 2900 personnes ont répondu à l’appel syndical selon la préfecture, contre 15000 selon la CFDT. En effet, le cortège emmené par les syndicats s’est élancé à 14h50 porte de Paris. Les manifestants ont répondu à l’appel intersyndical, dont l’objectif est de décrocher du nouveau premier ministre Sébastien Lecornu des mesures de justice sociale. Plusieurs personnalités de la région étaient présentes, tels que le maire PS de Lille Arnaud Deslandes ou l’élu municipal EELV Stéphane Baly. La plupart des syndicats étaient ainsi présents, comme la CGT, Force Ouvrière ou la Fédération Syndicale Unitaire. Le cortège a traversé divers points clefs de la capitale des Flandres, dont la rue Faidherbe, la Grand-Place, pour enfin rejoindre la place de la République. Le cortège s’est déplacé sans débordement, malgré une importante mobilisation policière.
Qui se sont mobilisés ?
Parmi ces mobilisés, diverses figures : des étudiants, des artistes ou des professeurs. Le ministère de la fonction publique a recensé 4,58 % d’agents de la fonction publique d’État en grève, contre près de 11 % le 18 septembre au même moment, illustrant ainsi le recul de la mobilisation syndical. Du côté de l’enseignement, 6,11% des enseignants du premier et second degré se sont déclarés grévistes dans l’académie de Lille, selon le rectorat. Ils étaient 12,7% le 18 septembre.
Alors, comment expliquer ce net recul ?
En effet, derrière les chiffres, un malaise persiste entre syndicats et militants autonomes. Nous avons posé la question à un militant ayant participé à la manifestation et qui a préféré rester anonyme. Selon lui, la manifestation du 2 octobre n’a pas réuni autant de personnes qu’attendu pour plusieurs raisons. La première demeure le manque de communication. En effet, Les syndicats ont peu communiqué et n’ont pas cherché d’alternative au traditionnel défilé, un format déjà peu efficace lors des précédentes mobilisations. Ainsi, certains militants autonomes, ainsi que certains syndicats comme l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) estime que la manifestation pacifique ne fonctionne pas. A l’intérieur même du comité bloquons-tout, il semble y avoir une volonté de se séparer des administrations syndicales, et d’organiser des manifestations sans ces syndicats. La difficulté demeure, car il reste difficile de se mettre en grève sans syndicat. Enfin, après les mobilisations du 10 puis du 18 septembre, il est possible que certains anciens grévistes n’aient pas pu se permettre de manifester une troisième fois en moins d’un mois.
Et maintenant ?
À ce jour, aucune mobilisation d’ampleur n’est annoncée, même si la situation pourrait évoluer à nouveau quand le nouveau gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu sera annoncé.