Zoo est l’un des visages du breakdance français. Passionné par sa discipline, il suit attentivement son développement, avec en point d’orgue, les Jeux olympiques 2024.
Si vous fréquentez Le Flow à Lille, ou le Studio 28 à Roubaix, il y a de grandes chances que vous tombiez sur lui. Ilyès Zoo, 23 ans, est Lillois, mais il est surtout l’un des meilleurs BBoy de France. Depuis plus d’une décennie, le breakdance est son quotidien. Mais l’été prochain devrait lui être différent des précédents : la discipline est devenue olympique pour les jeux de Paris 2024.
« À vrai dire, je n’ai jamais imaginé être aux Jeux olympiques », Zoo pourrait bien se retrouver en mondovision sans pourtant en avoir rêvé. Une fierté pour le monde de la danse : « on est heureux de cette reconnaissance, car elle n’est pas voulue. Au final c’est le talent qui a parlé ».
« On s’est créé tout seul, de la rue jusqu’à aujourd’hui »
Longtemps, le monde du breakdance s’est autogéré. Ses compétitions, ses juges, ses athlètes, son histoire et son palmarès. Les adeptes ont « tout créé seuls, de la rue jusqu’à aujourd’hui ». En somme une discipline professionnelle, sans fédération. Mais depuis la décision du CIO d’inscrire le breakdance aux Jeux olympiques, ce petit monde s’est institutionnalisé. Un changement significatif alors que tout allait bien pour la discipline, mais pour le BBoy, « Les Jeux olympiques ont besoin du breakdance, et non l’inverse »
Un objectif d’atteindre un nouveau public, plus jeune. Issu de la rue, le break est aujourd’hui dansé partout, et surtout à l’école.
Champion de France en 2021
Si le monde du sport s’empare du breakdance, l’aspect financier reste précaire. « Je n’ai aucun soutien, tout ce que je fais est pris en charge par moi-même comme aller aux cinq entraînements hebdomadaires ou aux compétitions » rappelle l’espoir tricolore. Pourtant, son titre aux BBoy France en 2021 (en quelque sorte le Championnat de France) faisait de lui l’un des visages nationaux de la discipline.
Aujourd’hui dans les 10 à 12 meilleurs du pays, Zoo peut espérer danser place de la Concorde lors des JO de Paris. Pour cela il faudra performer lors des championnats de France ou à l’international, pour ensuite être sélectionné en équipe de France. Quoi qu’il arrive, le Lillois « espère qu’un Français gagne les Jeux olympiques. Ça ne fera qu’avancer le breakdance ».
Une culture plus qu’un sport
Si les aspects physiques et compétitifs sont bien présents, le break est avant tout un art. « C’est un moyen d’expression, un partage. C’est le spectacle ! » résume Ilyès Zoo. En compétition, la donne est donc différente des autres disciplines : « Ce n’est pas forcément le meilleur qui gagne. On est d’ailleurs quasi tous au même niveau, c’est nos styles qui nous différencient. Il faut rentrer dans un cadre, avoir un style qui parle au jury. Les compétitions ont des concepts, et si l’on ne colle pas, on peut descendre dans le classement ».