Nausicaá n’abrite pas que des grands animaux marins, il héberge aussi des oiseaux qui ne volent pas. Du haut de leurs 70 cm, les manchots du Cap se présentent fièrement face au public. Ce dernier est totalement absorbé par la beauté blanche et noire de ces créatures, qui poussent des petits cris perçants. Nous avons suivi Constance David, soigneuse depuis six ans dans l’espace manchot pour en apprendre davantage sur les petits volatiles.
14H45, c’est l’heure de manger ! Tout le monde sur le pont. Après avoir saisi son seau de harengs, Constance nous emmène dans l’espace des manchots. Les petites bêtes sentent qu’un nouvel acteur a osé pénétrer dans leur monde. Au départ méfiante, Amanzi, la petite nouvelle de la bande, vient se blottir contre notre pied. Nous nous sentons déjà adopter.
« De vraies petites princesses »
Pendant qu’elle commence à nourrir les gourmands, Constance nous explique le déroulement de leurs journées.
« Les manchots sont des lève-tôt. Ils se lèvent aux alentours de 8 heures. » Après avoir nettoyé leur habitat, une soigneuse vient les saluer et leur donner à manger. Pendant que les manchots s’attroupent autour d’elle pour avoir leur part, elle continue : « Pendant la journée, ils vont discuter entre eux, faire les beaux devant les visiteurs avant de recevoir leur deuxième ration de poissons. »
Constance veille à ce que plusieurs types de poissons soient proposés à ses pensionnaires, comme le hareng ou le capelan. Mais parfois, ces derniers jouent les fines bouches : « Ils ont leurs petites habitudes, soit ils mangent, soit ils laissent de côté. Ce sont de vraies petites princesses ». La preuve par l’exemple, puisqu’ Amanzi a refusé de manger son poisson, étant trop occupée à nous observer.
De nombreux soutiens pour aider les manchots du Cap
A cause de la surpêche, des prédateurs et des chasses illégales, la population des manchots n’a cessé de chuter depuis ces dernières décennies. Même protégée par la convention de Washington de 1975 qui en interdit le commerce, l’espèce des manchots du Cap (Spheniscus demersus) demeure toujours en danger : « En 2020, on comptait 17 000 couples reproducteurs. Aujourd’hui, malgré nos efforts, je ne pense pas que la situation se soit améliorée » déplore Constance tout en caressant un de ses petits amis.
Mais elle ne perd pas espoir. L’association SANCCOB (Southern African Foundation for the Conservation of Coastal Birds) se démène pour venir en aide à ces petites créatures. A Nausicaá une bonne nouvelle nous donne d’excellentes raisons d’espérer : un œuf a été pondu dans la nuit de mercredi à jeudi précédent notre venue !