Le centre national de la mer accueille également des lions de mer. Rencontre avec les trois soigneuses qui bichonnent ces mammifères marins.
Il est 11 heures. Bientôt l’heure pour l’équipe de soigneuses de réaliser une session d’exercice avec les sept lions de mer. Le soin et l’occupation de ces mammifères marins est un travail prenant : il faut être présent tous les jours pour nourrir, soigner et réaliser des exercices d’éducation. « Ce n’est pas du dressage ! », précise Corinne Godet, soigneuse depuis 1998. « C’est un peu comme un enfant, il faut le stimuler mentalement. Le lion de mer a une capacité à apprendre des lettres, des mots ou des gestes », ajoute-t-elle. Munie d’un « target », un bâton dont le but est d’attirer l’attention de l’animal, elle fait se déplacer Moana, la plus jeune otarie (elle aura 3 ans en juin). Les soigneuses placent des cartons en forme de lettres ou de symboles. « Trouve le L ! », demande Aurélia Caron, l’une d’entre elles. Moana réussit à pointer la lettre avec le bout de son nez.
Des exercices pour soigner les animaux
Certains exercices ont pour but de préparer les lions de mer à leurs soins. L’objectif est de les désensibiliser aux manipulations du vétérinaire. « C’est devenu un jeu pour eux », confirme Aurélia. Les soigneuses inspectent les yeux, les dents, la bouche ou simulent une échographie. « Quand on a un exercice de manipulation, il faut suivre les étapes d’un plan précis », explique Corinne. Ces manipulations facilitent d’autant plus ce travail de soin que les lions de mer cachent leur douleur : « en 1998, l’un d’eux avait une inflammation mais il a fallu faire une radio pour s’en apercevoir », affirme-t-elle.
Les « coqs en pâtes » de Nausicaá ?
Les lions de mer doivent être épanouis psychologiquement. L’équipe doit organiser des activités qui varient chaque jour. Le public en profite souvent. Mais attention : « ce sont des animations pédagogiques, pas du spectacle ! », insiste Corinne
Le « conditionnement opérant », méthode d’éducation douce
Les soigneurs appliquent la méthode du « conditionnement opérant ». L’animal se voit proposer des activités qu’il peut refuser et le soigneur ne le punit pas. « Ils nous défient un peu comme des gamins, nous on doit rester dans la non-réaction », précise Corinne.