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    Laurent Bordier, co-​auteur de Philibert le révolté : « Dans la bande-​dessinée, il faut savoir se diversifier »

    Laurent Bordier est le des­si­na­teur de « Philibert le révolté », une bande-​dessinée sur la vie de Philibert Besson, une figure politique méconnue de la Troisième République et un anti­con­for­miste assumé. Pour Contrepoint, l’auteur revient sur cet album et sur le monde de la BD en général.

    Quel est votre parcours ?

    J’ai commencé par le dessin de presse dans les années 1990. C’était une façon pour moi de gagner de l’argent avec ma passion. Les dessins parais­saient dans une revue en Auvergne, où je vis toujours. À 25 ans, je me suis mis à faire de la bande-​dessinée : c’était prin­ci­pa­le­ment dans le domaine de l’humour, du gag. Aujourd’hui j’ai une douzaine d’albums à mon actif, souvent dans les mêmes registres. Avec Philibert le révolté, j’ai fait le pari d’aller vers un univers plus sérieux, plus « sombre. C’est assez dur de vivre de la bande-​dessinée aujourd’hui donc il faut apprendre à se diversifier.

    Comment est né ce projet ?

    Yves Le Faou (scé­na­riste de l’album), m’avait parlé de l’histoire de Philibert Besson, que je ne connais­sais pas. D’après lui, mon style de dessin aiderait à raconter la riche histoire de ce député. Nous avons fait beaucoup de recherches, sur ce per­son­nage à la fois fantasque et peu connu aujourd’hui. Yves a ensuite écrit le scénario, j’ai préparé des planches puis nous avons monté un dossier pour convaincre des éditeurs. Les éditions Michel Lafon nous ont proposé de tra­vailler sur deux albums.

    Quelles sont les étapes de la création d’une bande-dessinée ?

    Nous sommes trois personnes à tra­vailler sur cet album. Yves Faou écrit d’abord le scénario. Ensuite, je dessine le « sto­ry­board » : c’est une sorte de brouillon. J’évalue la taille des cases et le placement des bulles pour avoir un ensemble fluide. Il faut aider le lecteur à passer d’une case à l’autre sans qu’il ne s’en rende compte. Je dessine les planches finales, j’encre en repassant mes illus­tra­tions au trait noir, puis je gomme. Nous envoyons les pages scannées à Anne-​Marie d’Authenay, la coloriste. Elle rajoute les couleurs sur Photoshop : on lui laisse beaucoup de liberté artis­tique, elle peut donc atteindre une cohérence dans l’œuvre. Faire une bande-​dessinée nécessite beaucoup de travail, même à trois.

    Quelles dif­fi­cul­tés avez-​vous rencontrées ?

    Il a fallu trouver le bon style de dessin pour cor­res­pondre à la fois à la vision de Yves et de l’éditeur. Cela m’a pris plusieurs semaines. Dans l’album, on change régu­liè­re­ment de lieux et d’époques au fil des pages : la fin du XIXe siècle, la Première guerre mondiale ou encore la commune de Vorey, en Haute-​Loire. Ce sont des ambiances très dif­fé­rentes et il fallait donc avoir un style de dessin qui cor­res­ponde au mieux à cela. J’étais habitué au style humo­ris­tique, et si les actions et prises de parole de Philibert peuvent parfois faire sourire, son histoire n’en reste pas dra­ma­tique, il a donc fallu trouver un autre rythme, avec un côté ciné­ma­to­gra­phique, d’où l’usage de « fla­sh­backs » par exemple.

    Philibert Besson était une per­son­na­lité très appréciée des habitants de Vorey-​sur-​Arzon. Votre travail artis­tique sur sa vie a‑t-​il trouvé un écho en Haute-Loire ?

    Oui c’était assez émouvant. Avec Yves Faou nous sommes allés à Vorey deux jours après la sortie de l’album en librairie. Les habitants les plus âgés sont venus nous voir pour nous parler de leur parents ou leurs grands-​parents, qui avaient connu Philibert Besson en tant que maire, puis député. Les gens du coin sont vraiment attachés à cette figure, il y a même un buste à sa mémoire sur la place où il avait prononcé l’un de ses célèbres discours.

    Si vous aviez pu ren­con­trer le vrai Philibert Besson, qu’aimeriez-vous savoir de lui ?

    J’aurais voulu lui demander s’il ne regrette pas certains de ses excès. Il était certes loufoque, mais il avait des idées en avance sur son temps, comme celle de la monnaie euro­péenne. Il avait la volonté de bien faire mais son caractère jusqu’au-boutiste lui a coûté cher : c’est presque du gâchis.

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