Début septembre, des statistiques alarmantes avaient révélé une grande pénurie d’enseignants. Si le sujet est moins discuté aujourd’hui, le problème n’en est pas moins réglé et les établissements du second degré peinent toujours autant à maintenir leurs effectifs.
Le 8 septembre dernier, le syndicat des enseignants, le SNES-FSU, avait annoncé le manque d’au moins un professeur dans 48% des collèges et lycées. Depuis, d’autres sujets comme le harcèlement scolaire, ou encore récemment le choc des niveaux, ont été abordés par le ministère de l’Éducation Nationale, mais pas la pénurie d’enseignants. « On le sait, mais on n’en parle pas. Pourtant, concernant la problématique du choc des niveaux, forcément quand il manque des professeurs, il y a des problèmes de niveaux » témoigne Laurent Charlemagne, professeur de mathématiques dans un collège près de Valenciennes et représentant du syndicat enseignant de l’Académie de Lille. Il rappelle toutefois que les problèmes logistiques ne sont pas à exclure, sur près de 800 000 enseignants, certains sont malades ou absents pour diverses raisons. Pour autant, « cette pénurie n’est pas spécifique à cette rentrée 2023. » Mais pour lui, cette problématique du manque d’enseignants est passée à l’arrière-plan pour le ministère. Notamment dans les établissements du second degré, qui peinent à trouver des professeurs remplaçants, à cause de la segmentation du métier.
Davantage de complications dans le second degré
La gravité d’absence de professeur dépend suivant les niveaux. Pour une classe du second degré, collèges et lycées, un manque de professeur n’est pas un problème majeur, car les classes ont une dizaine de professeurs. Mais de la maternelle au CM2, si le l’instituteur n’est pas là, ça se complique… Le système en tient compte, et les professeurs des écoles sont alors plus souvent et plus simplement remplacés. Pour cause, un même instituteur peut donner cours à un CM1 ou un CM2. « Sur l’ensemble du premier et second degré, des classes sans professeurs, il y en a très peu. Mais des classes qui n’ont pas tous les cours, ça a tendance à se multiplier » explique Laurent Charlemagne.
Il faut également mentionner que dans les établissements du second degré, une absence de moins de quinze jours, n’est pas systématiquement remplacée. Au delà de quinze jours, l’école doit chercher un remplaçant. « D’autant plus que trouver un enseignant dans les matières littéraires, c’est pas compliqué, il y en a beaucoup ! Mais quand il s’agit de remplacer un professeur de technologie, ce n’est pas aussi simple » regrette le professeur.
Le remplacement d’enseignants pose aussi davantage problème selon la région : « pour trouver un professeur, il faut une certaine densité démographique. À Lille, pas de souci, mais dans l’Avesnois, c’est beaucoup plus difficile » précise Laurent Charlemagne.