Selon une étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, ce n’est plus qu’une question d’année avant que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland soit irréversible, elle serait arrivée à mi-chemin du point de non-retour.
Le rapport du GIEC l’a confirmé : le réchauffement climatique, c’est maintenant. Au Groenland, les conséquences se font déjà ressentir. Cette étendue de glace, aussi appelé inlandsis, est la deuxième plus grande masse de glace sur terre. Elle recouvre 80% du territoire du Groenland soit 1,7 million de km2 dans l’Arctique. C’est une superficie égale à trois fois celle de la France.
Mais depuis plusieurs années, sa calotte glaciaire a déjà commencé à fondre à cause du taux de CO2, un gaz à effet de serre, trop élevé dans l’atmosphère.
500 gigatonnes de CO2
Les scientifiques estiment aujourd’hui que l’Homme a déjà rejeté 500 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère. Selon cette nouvelle étude, il suffirait de 500 gigatonnes de plus pour que l’intégralité du sud de la calotte glaciaire fonde, le point de non-retour. En tout, il faudrait un total de 2 500 gigatonnes de CO2 rejetées pour que l’intégralité des glaces du Groenland fonde.
La fonte de la calotte glaciaire s’accompagne d’un autre phénomène dévastateur pour la nature, l’élévation du niveau de la mer. La disparition de l’entièreté des glaces du Groenland entraînerait une élévation de 7 mètres. Sur les 10 dernières années, le niveau global de la mer a déjà augmenté d’un centimètre à la suite de la fonte du Groenland. Si la fonte des glaces du globe continue à cette vitesse, ce niveau pourrait s’élever de 23 cm.
Ces données ont été obtenues grâce à des simulations de climats, en variant les émissions de gaz à effet de serre entre 0 et 4 000 gigatonnes, sur une période de 20 000 ans. Avec la neutralité carbone, la fonte des glaces serait beaucoup moins conséquente que lorsque les modélisations utilisaient un taux de carbone élevé.
Des conséquences déjà visibles
La disparition des glaces est déjà observable. Entre 2003 et 2016, 225 gigatonnes de glace fondent tous les ans. Plus la calotte fond, plus elle fond rapidement car son altitude diminue. En dépassant les 1 000 gigatonnes de CO2 émis, la glace aura trop fondu et sera alors trop basse pour pouvoir se reformer. En 2022, les émissions de CO2 liées aux activités humaines étaient de 36,8 gigatonnes.
Le rapport rejoint donc les inquiétudes du sixième rapport du GIEC publié début avril et explique qu’il est urgent de ralentir au plus vite les émissions de gaz à effet de serre. En arctique, la fonte des glaces est trois à quatre fois plus rapide que dans d’autres endroits du globe, et si rien n’est changé, le point de non-retour sera atteint d’ici 12 à 15 ans