En 2021, le port de Boulogne-sur-Mer a confirmé sa place de premier port de pêche de France et premier centre européen de transformation des produits de la mer. Mais derrière ces bons chiffres se cache une réalité plus complexe. Décryptage.
Les forces
Une situation géographique idéale.
Le port de Boulogne jouit d’un emplacement de qualité. Il est situé dans le détroit du Pas-de-Calais, entre la Manche et la Mer du Nord, deux mers poissonneuses. Cette position lui permet d’être au cœur d’un triangle composé de Paris, Bruxelles et Londres. Pas moins de 100 millions de consommateurs vivent ici. Le port de Boulogne est le premier port de pêche en France. Avec 28 459 tonnes de poissons débarquées en 2021, il fait mieux qu’en 2020 (hausse de 2 %).
Un regain d’activité qui se traduit sur le plan économique.
Son chiffre d’affaires est désormais de 73,8 millions d’euros soit une augmentation de 13 % par rapport à l’année dernière. Le prix moyen de vente au kilo connait une hausse similaire pour atteindre 2,58 euros. Plus de 150 espèces de poissons, crustacés et céphalopodes sont vendues en criée.
Une diversité de produits qui lui permet d’attirer de nombreux acheteurs.
Parmi le palmarès des meilleures ventes, le maquereau accapare la première place pour la seconde année consécutive.
Les Défis
Le problème des licences de pêche.
Pour pouvoir pêcher dans les 6 – 12 miles, les eaux britanniques poissonneuses, les navires français doivent y justifier d’une activité régulière entre 2012 et 2016. Pour les petits bateaux, et les nouveaux arrivés depuis 2016, il est impossible de se soumettre à cette exigence. Les autorités britanniques refusent alors d’accorder le précieux sésame. Pour l’instant, une dizaine de bateaux ne l’a pas encore obtenu. En novembre dernier, Annick Girardin, ministre de la Mer, a annoncé un plan de sortie de flotte pour les pêcheurs qui seraient toujours dans cette situation. Coût de la mesure : entre 40 et 60 millions d’euros.
Les bateaux hollandais de la discorde
Depuis plusieurs années, les pêcheurs boulonnais accusent leurs homologues bataves de « piller » la Manche. Entre les Français, les Britanniques et les Hollandais, la densité de bateaux dans la Manche est très importante et appauvrit donc les ressources qui s’y trouvent.
L’accueil des bateaux étrangers.
Cette question crée des tensions entre mareyeurs et pêcheurs. Les premiers, qui ont déjà bloqué l’accès au port de navires hollandais, accusent les seconds de travailler avec les concurrents étrangers.