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    Cinéma : Winnie l’ourson revient pour semer le chaos

    L’ours jaune friand de miel a fait sa réap­pa­ri­tion. ‘’Winnie the pooth : Blood and Honey’’ est sorti au cinéma outre Atlantique. Dans le rôle d’un tueur san­gui­naire et tor­tion­naire, l’ex-ami des plus jeunes sème le chaos, accom­pa­gné de son fidèle compagnon Porçinet.

    Un regard vide et obscur, un mutisme des plus trou­blants et une férocité à en faire pâlir le diable en personne. Voilà comment peut être décrit le duo qui a su charmer parents et enfants à une époque qui semble être révolue. Winnie the pooth : Blood and honey s’apparente à une véritable révo­lu­tion dans le monde ciné­ma­to­gra­phique, mais qui ne semble pas faire l’unanimité auprès des cinéphiles.

    Le domaine public, nouvelle pers­pec­tive pour le cinéma ?

    Avant de parler du long métrage en lui-​même, il faut com­prendre son origine. Comment une figure appar­te­nant à la licence Disney a‑t-​elle pu devenir pareille mons­truo­sité ? Grâce au domaine public. Depuis le 1er janvier 2022, le per­son­nage créé par Alan Alexander Milne appar­tient désormais au domaine public. Lorsqu’une œuvre, quel que soit son format entre dans le domaine public, elle n’est plus res­treinte par la loi et le droit d’auteur. En d’autres termes, cela veut dire que n’importe qui peut faire ce qu’il veut de l’œuvre en question, y compris des films dérivés.

    Si l’ours a pu être utilisé pour mettre sur pied un film indé­pen­dant, il se pourrait que d’autres œuvres connaissent le même sort au fil du temps. En tout cas Rhys Frake-​Waterfield, le scé­na­riste de Winnie the pooth : Blood and honey semble avoir fait de ce « libre accès » son crédo pour exprimer son art. Le réa­li­sa­teur bri­tan­nique, adepte du style ciné­ma­to­gra­phique cau­che­mar­desque, a affirmé vouloir renou­ve­ler l’expérience avec deux autres per­son­nages phares du monde mer­veilleux qu’est l’innocence enfantine, à savoir Bambi et Peter Pan.

    Winnie the pooth, blood and Honey : réussite ou fiasco ?

    Le monde de l’ours glouton et de ses amis est bien respecté. On retrouve les figures phares de l’œuvre de Milne : Winnie cela va de soi, Porcinet mais aussi Jean Christophe. L’enfant innocent qui gambadait gaiement au sein de la forêt des rêves bleus est désormais devenu étudiant en médecine. Jeune adulte préoccupé par son avenir, il ne peut plus passer autant de temps qu’auparavant avec ses com­pa­gnons chi­mé­riques. Et c’est de ce fait que va se déve­lop­per l’horreur. Empli de colère et de haine, Winnie accom­pa­gné de Porçinet considère désormais le genre humain comme trompeur et égo­cen­trique. Métamorphosé, l’ami fidèle des enfants va alors délaisser ses pots d’ambroisies pour semer la terreur dans la forêt des rêves bleues. Couleurs qui s’obscurcissent au long du film pour fina­le­ment devenir rouge sang.

    Pour ce qui est de la brutalité de l’antagonisme, ainsi que le malaise qu’il peut procurer au spec­ta­teur, le scé­na­riste a par­fai­te­ment respecté les codes du Slasher. Ne pro­non­çant jamais une phrase, se pré­sen­tant sous une stoïcité de marbre, Winnie et Porçinet accu­mulent les tueries, plus san­gui­naires les unes que les autres. Par ailleurs, les aspects pré­cé­dem­ment énoncés, le décor et certaines scènes du long métrage rap­pellent de grandes figures du cinéma hor­ri­fique. La brutalité des meurtres orches­trés par le duo rappelle la bes­tia­lité de Leatherface dans Massacre à la tron­çon­neuse ; l’absence de parole et de com­pas­sion fait penser à Michael Myers de la saga Halloween et les tueries dans un coin reculé au sein d’une forêt évoque le camp de Crystal Lake, lieu de massacre dans Vendredi 13.

    Krueger, Voorhees, Leatherface et Myers : tous ont contribué à la pros­pé­rité du cinéma hor­ri­fique. © Nerdist

    En revanche pour l’aspect technique et fil conduc­teur, Winnie the pooth : Blood and honey mérite bien son statut accordé par les critiques, à savoir celui de « Série Z ». Des plans hasardeux et souvent trop longs, des inco­hé­rences qui font parfois perdre le fil, une absence de dynamique flagrante… la non-​connaissance des codes ciné­ma­to­gra­phiques du genre Slasher pour ce qui est des prises de vue montre que Rhys Frake-​Waterfield a besoin de temps avant de s’imposer dans le domaine. Après, les condi­tions de réa­li­sa­tion du film qui se résume à la mise à dis­po­si­tion d’un petit budget à hauteur de 250 000 $ et un tournage de dix jours expliquent les erreurs récurrentes.

    Un accueil mitigé de la part des cinéphiles

    Du fait de son statut innovant, Winnie the pooth : Blood and honey a suscité de nom­breuses critiques de la part de nombreux ciné­philes. Pourtant, on constate tout de même la présence de nom­breuses critiques positives et plus par­ti­cu­liè­re­ment de la part des jeunes adultes sur Twitter. Même si ces derniers reprochent à peu près les mêmes choses que les détrac­teurs du long métrage, ils recon­naissent tout de même l’audace dont a fait preuve Rhys Frake-Waterfield.

    Sur la pla­te­forme, nombreux sont les avis pré­sen­tant le long métrage comme un film audacieux. © Twitter

    Mais très vite, la posi­ti­vité s’estompe pour laisser place aux avis négatifs. « Trop brutal » pour certains, « un bafoue­ment de l’œuvre de Milne » pour d’autres et décrié comme « une honte de l’horreur » par les adeptes du genre en question. Sur les réseaux sociaux, les avis négatifs n’ont cessé d’apparaitre. Naturellement, les dif­fé­rents médias « spé­cia­li­sés » du cinéma n’ont pas hésité à suivre le mouvement et à saborder le long métrage. Au vu du trop gros nombre d’erreurs présent dans le long métrage, une telle vague de critique est natu­rel­le­ment fondée. Une fois encore, l’apparition d’un tel film qui se veut novateur prouve une fois de plus que les avis divergent, que ce soit chez les novices ou les plus aguerris du grand écran. C’est aussi ça, la beauté du cinéma.

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