C’était l’événement avec un grand E de ce lundi 20 janvier. Donald Trump a prêté serment à l’intérieur du Capitole, devenant le 47e président des Etats-Unis d’Amérique.
Nous l’évoquions dans notre édition du 6 novembre 2024. Donald Trump venait d’être élu le 5 novembre dernier, avec 312 grands électeurs contre 226 pour son adversaire démocrate, Kamala Harris, créant ainsi la surprise dans le monde entier. Ce lundi, lors de l’« Inauguration Day », le nouveau président a prêté serment sur la bible offerte par sa mère, promettant d’inaugurer un nouvel « âge d’or » à l’Amérique.
Une cérémonie politique aux allures de spectacle
Sous un froid glacial, la cérémonie de prestation de serment de Donald Trump s’est déroulée à l’intérieur du Capitole. Une situation inédite depuis 1985, lorsque Ronald Reagan avait lui aussi prêté serment à l’abri des intempéries.
Outre les invités d’exception comme Elon Musk, Bernard Arnault, Bill Clinton, Barack Obama ou encore Han Zheng, cette cérémonie a également été marqué par la musique. La veille de l’investiture, le célèbre groupe Village People a performé leur célèbre tube « Y.M.C.A ». Un choix surprenant au vu de l’opposition du 47e président des Etats-Unis envers les droits LGBTQIA+. Le leader du groupe Victor Willis s’était défendu, déclarant : « Nous pensons que la musique doit vivre sans considération politique. Notre chanson est un hymne mondial, qui, espérons le, pourra rassembler le pays après une campagne tumultueuse et divisée. »
Donald Trump à l’assaut de la politique
Alors que le clan Trump est en pleine célébration, le milliardaire tout juste investi s’est immédiatement mis au travail. Dans une mise en scène soigneusement orchestrée, il a signé plusieurs décrets, prenant soin de brandir sa signature officielle devant ses partisans.
Réécrivant l’histoire de sa défaite, Donald Trump a accordé sa clémence à 1500 émeutiers du 6 janvier 2021. Sur le plan environnemental, le président climatosceptique a confirmé le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Une décision qui marque un revers majeur pour les efforts mondiaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, alors que le rapport de Copernicus a révélé que 2024 est la première année où la température moyenne du globe à avoir dépassé de 1,5°C le niveau préindustriel. Enfin, côté immigration, le président républicain a annoncé « déclarer l’état d’urgence à notre frontière sud avec le Mexique », menaçant également le droit d’asile et le droit du sol. Un début de mandat plutôt musclé.
Des protestations et des inquiétudes dans le monde entier
Quelques jours plus tôt, des milliers d’opposants ont défilé dans les rues de Washington. Baptisé « Marche du peuple », ce rassemblement organisé par plusieurs groupes de défense des droits civiques et de la justice, rappelle les « Marches des femmes » du 21 janvier 2017, organisées au lendemain de la première investiture de Trump. De l’autre côté de l’Atlantique, l’ère Trump 2.0 suscite également des inquiétudes. A Lille, des étudiants étrangers avaient déjà exprimé leurs préoccupations suite aux élections de novembre. Olivia, étudiante américaine en Erasmus à Sciences Po Lille, avait déclaré : « J’ai peur pour mes amis à Washington… J’ai peur que tout ce en quoi je crois soit détruit par cet homme ».