Instaurée en 2019, la Journée mondiale de l’hypersensibilité est célébrée chaque année le 13 janvier. Une singularité que la jeune génération revendique, soucieuse de placer les émotions et la santé mentale au cœur de la société.
L’hypersensibilité émotionnelle n’est ni une maladie ni une anomalie, mais un trait de caractère influencé par l’individu, son environnement et ses expériences. Une personne à Haut Potentiel Émotionnel (HPE) réagit plus intensément aux émotions et aux stimuli sensoriels comme à la lumière ou au bruit, par exemple. Passer du rire aux larmes en un instant, surinterpréter les moindres signes dans une conversation ou être qualifié d’ « éponge à sentiment » : voilà un bref aperçu de ce que peuvent vivre les personnes hypersensibles.
Hypersensibilité et Génération Z
La génération Z, une génération d’hypersensibles ? C’est ce que l’on croit souvent, à tort. En réalité, l’hypersensibilité touche environ 20 à 30% de la population française, et concerne tous types d’individus. En revanche, ce sont bel et bien les personnes nées à la fin des années 90 et au début des années 2010 qui en parlent le plus et ouvertement. Les générations précédentes, elles, la conservaient dans la sphère privée, souvent en raison des tabous autour des émotions et de la sensibilité. Aujourd’hui, ce terme refait surface dans les cercles d’amis, sur les tests en ligne et inonde les réseaux sociaux.
Si tout le monde n’est pas encore totalement à l’aise avec ses émotions, force est de constater que l’acceptation et la discussion autour de ce phénomène sont aujourd’hui plus décomplexés qu’au temps de nos aînés.
Alors, atout ou fardeau ?
Confrontés à une société anxiogène et à des attentes sociales croissantes, beaucoup trouvent difficile à la gérer, surtout lorsqu’elle n’est pas bien identifiée. Héloïse, 21 ans, a appris à accepter son hypersensibilité après un diagnostic posé par sa psychologue lors de sa première année d’études supérieures. « Avant, je me sentais différente, mes réactions étaient plus intenses que celles des autres, et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Aujourd’hui, je sais que c’est simplement une particularité à apprivoiser .», explique-t-elle.
Roxane, étudiante en droit à la Catho, a quant à elle appris à dissocier ses propres émotions de celles des autres pour mieux les appréhender : « Je pense qu’il existe des personnes plus intelligentes socialement, qui font plus attention, mais ce n’est pas toujours le cas, et c’est normal. Chacun doit être attentif à la sensibilité des autres mais tout le monde n’y arrive pas. J’étais probablement la dernière à soupçonner mon hypersensibilité, alors que mon entourage en était conscient et y faisait attention. »
Véritable atout dans les relations humaines mais parfois source de souffrances ou de décalage, ce sont tous les défis d’un trop-plein d’émotions. On ne parle alors ni de bon ni de mauvais trait de caractère, mais plutôt d’une particularité qui nécessite avant tout d’être comprise et acceptée pour être mieux vécue.