Inflation, religion, rencontres diplomatiques, découpe budgétaire et signature du Mercosur, l’actualité argentine est extrêmement riche lorsqu’on écoute les ambitions du nouveau président Javier Milei. Essayons de suivre le rythme effréné de « La Libertad » qui « Avanza ».
Alors que le conflit israélo-palestinien fait encore rage, le 6 février, le président argentin Javier Milei a fait de Jérusalem l’une des premières destinations dans sa tournée diplomatique. Si le voyage prend des atours de pèlerinage, la visite est hautement politique, puisque le libertarien souhaite déplacer l’ambassade argentine de Tel-Aviv à Jérusalem. Un geste symbolique fort auquel peu de pays se sont risqués (Donald Trump l’a fait en 2018, impliquant une réaction en chaîne en Amérique latine pour d’autres pays alignés sur les États-Unis).
On s’attendait à un accueil chaleureux de Javier Milei en Israël, il faut dire qu’au-delà de la confession juive qu’il a développée et médiatisée, le président argentin a multiplié les discours inconditionnellement alignés sur la politique américaine et israélienne. Son arrivée a en fait dépassé toutes les attentes : il est adulé par les foules, les réseaux sociaux parlent en Israël de « Milei-mania », le Courrier International titre qu’il est « reçu comme une rockstar », et les communautés juives admirent la mise en avant de sa conversion au judaïsme.
Autre visite à caractère religieux : direction le Vatican pour rencontrer le pape
Six jours plus tard, et sans aucune référence à faire avec la guerre du même nom, le président argentin a visité le Vatican. Une certaine tension planait comme une ombre sur la rencontre, puisque Javier Milei avait qualifié sa Sainteté avec des mots très durs durant sa campagne, le qualifiant par exemple de « représentant du Malin », ou encore de « jésuite qui promeut le communisme ».
Mais le différent semble levé, le pardon est une vertu chrétienne après tout. Depuis plusieurs mois le président et l’évêque de Rome se sont déjà appelés et échangés des lettres, qui les ont apparemment réconciliés. Le pape François lui aurait même offert un chapelet lors de son élection. Selon les médias du Vatican, quelques plaisanteries ont servi de premiers échanges, notamment avec un commentaire capillaire sur Milei de la part du pape, et les embrassades étaient de mise pour les photos et les caméras.
Mais après ce long pèlerinage des Terres Saintes jusqu’au Saint-Siège, il est temps désormais pour le président argentin de revenir à notre monde, fait de chiffres et de raison.