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    La « mort sociale » des aînés, un mal français

    A l’occasion de la publi­ca­tion du troisième baromètre « Solitude et Isolement : quand on a plus de 60 ans en France », les Petits Frères des Pauvres alertent. L’isolement extrême des personnes âgées atteint des niveaux inquié­tants : 750 000 ainés vivent aujourd’hui en situation de mort sociale. Une urgence qui se fait sentir jusque dans les rues de Lille.

    Adeline est assise seule dans la salle commune de la Résidence Les Jardins de la Treille, à quelques pas de la Cathédrale. Âgée de 90 ans, cela fait trois ans qu’elle a choisi de s’installer ici. « Je paye un loyer tous les mois. J’ai un petit studio qui me permet d’avoir un semblant d’indépendance », confie-​t-​elle. Cette semaine, c’est la première fois qu’elle reçoit une visite. Ses fils habitent à l’étranger. S’ils viennent la voir de temps en temps, ses inter­ac­tions sociales restent très limitées. Sur le tableau d’affichage de la résidence, de nom­breuses activités sont proposées aux habitants. Mais pour Claire, aide-​soignante, cela ne suffit pas à rompre leur solitude. « Beaucoup de nos résidents ne reçoivent pas de visites en dehors des bénévoles qui viennent leur offrir un peu de leur temps ». Selon l’association Les Petits Frères des Pauvres, 2 millions de personnes âgées seraient isolées de leur entourage proche.

    « Je ne veux pas imposer ma vieillesse à mes enfants » 

    A 500 mètres de là, dans le square Foch, nous retrou­vons Anne-​Marie. Chaque semaine, elle rejoint Alice, sa kiné­si­thé­ra­peute, pour une promenade. Après une lourde opération, la sep­tua­gé­naire a peur de tomber et évite désormais de sortir seule. Si elle peut compter sur ses proches pour lui rendre visite, la perte d’autonomie a de réelles consé­quences sur sa santé. « Je suis chanceuse, mes enfants viennent me voir. Mais je ne veux pas leur imposer ma vieillesse ». Selon Alice, vieillir seule et devenir dépen­dante peut déclen­cher dépres­sion et troubles psy­cho­lo­giques. Pour beaucoup de ses patients, elle est souvent la seule visite de la semaine.

    Une lutte quo­ti­dienne contre l’isolement 

    Derrière l’expression de « mort sociale » se cachent des situa­tions bien réelles : 750 000 aînés touchés par cette solitude, des vies réduites au silence, parfois jusqu’au drame. Chaque mois, deux personnes âgées sont retrou­vées mortes chez elles, sans que personne ne se soit inquiété de leur absence. Si la situation concerne de plus en plus de seniors, certaines familles font le choix de se rap­pro­cher de leurs aînés pour les accom­pa­gner et les aider dans leur quotidien.

    Yves partage son quotidien avec sa fille qui a décidé de vivre à côté de chez lui pour l’épauler ©C. Pascal.

    En face du square, nous croisons la route de Yves. Depuis quelques années, il vit dans le même immeuble que sa fille. « Nous revenons d’un rendez-​vous médical. Papa a besoin d’aide pour se déplacer. Il n’était pas question que je le laisse y aller seul », raconte-​t-​elle. Ancien psy­chiatre, Yves se sent pri­vi­lé­gié et raconte que beaucoup de ses amis n’ont pas cette chance. Les plus de 60 ans repré­sentent un quart de la popu­la­tion française. Bien vieillir passe donc par des liens sociaux et des logements adaptés, pour que la solitude et l’isolement ne deviennent pas le quotidien de la majorité des aînés.

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