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    Ce mercredi 11 janvier, les soldes d’hiver ont débuté. Or entre crise envi­ron­ne­men­tale et crise éco­no­mique, de nom­breuses alter­na­tives à la fast fashion ont pullulé dans nos villes ou sur Internet. En plus des friperies clas­siques, des boutiques d’«upcycling » per­mettent de repenser notre manière de consommer en donnant une seconde vie à nos habits abîmés.

    Dans une petite rue dans le quartier Gambetta, une petite boutique affiche sur sa devanture « upcycling ». Ce terme, venu de l’anglais, signifie « créer du neuf avec du vieux ». C’est dans cet esprit que Widad a créé la boutique concept Republic Vintage en juillet 2021. La boutique, en plus d’être une friperie, propose plusieurs activités, dont un atelier de retouche et un atelier couture upcycling avec Claire, qui est styliste et modéliste. « Pour l’atelier couture, soit on vend des pièces de vêtements direc­te­ment de la boutique et on propose un projet de trans­for­ma­tion, soit les clients viennent avec des pièces tout droit sorties de leur penderie pour les trans­for­mer. » La démarche est sur mesure. De quoi trans­for­mer les vieille­ries qui traînent dans les fonds de nos placards en des pièces ori­gi­nales et pleines de style. Widad travaille aussi avec deux gros­sistes d’habillement vintage, mais chine surtout elle-​même sur Internet et en brocante. « Le but n’est pas de proposer des lots de vêtements, mais de sélec­tion­ner les pièces une à une. »

    Atelier couture pour trans­for­mer ses habits. © Marie Baranger

    Une démarche écologique

    Il n’y a pas de soldes chez Republic Vintage, car les prix sont à la baisse dès le départ pour les clients. Dans un esprit éco­lo­gique, Widad ne peut pas s’y plier : « on ne peut pas lutter contre la fast fashion, une des indus­tries les plus pol­luantes, en gardant les mêmes réflexes de consom­ma­tion que dans des magasins tels que Zara, H&M ou Bershka. » L’industrie de la mode émet à elle seule près de 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. Inciter à consommer lors des soldes semble être une démarche contra­dic­toire au concept de l’achat de seconde main. Le but d’une friperie est déjà de proposer des vêtements usagés à des prix très attrac­tifs. Après un an et demi, Widad ne se paye toujours pas de salaire, aussi penser organiser des soldes serait se tirer une balle dans le pied.

    Retour au premier amour

    Cet amour pour le vintage et la seconde main anime Widad depuis son plus jeune âge. Issue d’un milieu ouvrier, elle traînait souvent avec ses copines dans des kilo-​shops où à l’époque le kilo de vêtements coûtait 18 francs (3 euros). Or, lorsqu’on achète en seconde main, on est souvent confronté à des questions de taille. Pour Widad, ce n’était pas un problème. Un coup de ciseau par-​là, un coup de machine à coudre par-​ci. Elle ajustait et réin­ven­tait ses habits et en faisait des pièces uniques. L’ouverture de cette boutique n’est pour elle qu’un retour à son premier amour « la mode ». « Je faisais déjà de l’up­cy­cling quand j’étais jeune, sans vraiment le savoir. »

    Un concept store très accueillant. © Marie Baranger

    Un lieu d’expression et d’échange

    Outre la mode, Widad propose aussi des pres­ta­tions d’es­thé­tiques et d’onglerie, un moyen pour elle de mettre à profit sa formation initiale, mais aussi d’aborder deux mondes étroi­te­ment liés dans un même lieu. Puisque la mode va de pair avec l’es­thé­tique. D’ici la fin du mois, elle souhaite également ouvrir un salon de thé dans son arrière-​boutique, où les clients pourront, tout en chinant, déguster une pâtis­se­rie, boire un thé, échanger sur des thé­ma­tiques de société et écouter de la littérature.

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