Les futurs élèves de 6éme seront dispensés de cours de technologie dès la rentrée prochaine. Une décision prise par le gouvernement dans le but d’instaurer une heure de soutien en français et en mathématiques, deux enseignements dans lesquels le niveau des collégiens a considérablement chuté ces dernières années.
Le cours de technologie, obligatoire dès la classe de 6éme, va être supprimé à partir de la rentrée prochaine. C’est ce qu’ont annoncé des circulaires ministérielles publiées début février. Cette mesure va permettre l’instauration d’une heure de français et de mathématiques supplémentaire s’inscrivant dans la réforme des collèges. Le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, ne voit pas cette décision comme une suppression mais plutôt comme une “reconfiguration” de cette matière, avec un “renforcement” du cours de technologie dès la classe de 5ème. L’instauration d’une heure de soutien hebdomadaire en français ou mathématiques doit s’appliquer à tous les élèves de 6e « par petits groupes, selon le niveau », selon le ministre. Une façon de renforcer les savoirs essentiels, alors qu’aujourd’hui, 27% des élèves n’ont pas le niveau attendu en français et près d’un tiers en mathématiques, en démontrent les dernières évaluations réalisées en début de 6éme.
Une réforme qui inquiète du côté des enseignants
Le motif de suppression de la technologie au détriment d’une autre matière n’a pas été argumentée par le gouvernement, cependant des syndicats d’enseignants avancent certaines explications. Le difficile recrutement des professeurs de technologie serait une des raisons principales : “C’est une matière moins enseignée, et spécifique. Il y a donc par conséquent moins d’enseignants qui peuvent pallier l’absence avec des heures supplémentaires. Dès que l’un est absent, ce sont des centaines d’élèves qui sont concernés”, s’alarmaient deux parents d’élèves à la rentrée des classes 2022. « Il faut arrêter d’invoquer des arguments pseudo-pédagogiques ! On sait bien que le ministère essaie de résoudre ainsi ses problèmes de recrutement de profs de technologie” », s’agace notamment Jean-Rémi Girard du Syndicat des personnels de l’Éducation nationale (Snalc). Une pétition à d’ores-et-déjà été lancée à l’initiative de l’ASSETEC (association nationale pour l’enseignement de la Technologie).