Le classement 2024, des villes les plus dangereuses de France, par Ville-data, a classé Lille première du classement. Un classement stable depuis un an.
Le classement 2024 (avril 2023 à avril 2024) des villes les plus dangereuses de France repose sur les faits enregistrés par les services de police et de gendarmerie. Environ 25 389 crimes et délits en 2023 ont été recensés pour une population de 236 710 habitants. ce qui en fait un ratio nombre d’habitants, nombre de crimes et délits élevé puisque le risque d’être victime d’un fait-divers est de 10.7 %.
En France, des statistiques en hausse
Une hausse nationale de l’insécurité a été enregistrée. Le ministère de l’Intérieur a publié ses chiffres début 2024. Les hausses les plus fortes concernent les tentatives d’homicide (+12 %), les coups et blessures volontaires (+5 %) et les violences sexuelles (+8 %). Pour les violences physiques et sexuelles enregistrées, la tendance pourrait être constante. Les mouvements de libération de la parole et les politiques d’amélioration de l’accueil des victimes ont engendré plus de plaintes. Autrefois, beaucoup de victimes ne portaient pas plainte et nombreux dossiers étaient classés sans suite. Il y a aussi le suivi d’anciens faits qui participe à la hausse.
Votre ressenti à Lille
Outre les chiffres, l’insécurité peut être un sentiment. Ce dernier peut être vécu de diverses manières. Cependant, le sentiment d’insécurité est une construction sociale. Personne n’a une même notion d’insécurité qu’un autre individu. Tout dépend, de son passé, de ses peurs, du vécu et des expériences de chacun. Nous avons cherché à en savoir plus en interrogeant quelques Lillois…
Que pensez-vous de l’insécurité ou d’un sentiment d’insécurité à Lille ?
« Globalement, je trouve que la ville reste assez tranquille.»
Sophie et Marie, habitantes de Lille depuis plus de 10 ans, ont un avis similaire. L’insécurité, au quotidien, ne se fait pas ressentir. Lille est une ville assez tranquille où il fait bon vivre, mais elles soulignent tout de même un sentiment léger d’insécurité qui s’accroit. Cependant, le nord de Lille est rarement désigné quand on parle d’insécurité. Ce sont les quartiers sud de Lille notamment Wazemmes et le quartier de Moulins qui sont pointés du doigt.
Sophie, professeure des écoles, âgée de 34 ans fait notamment plus attention quand elle sort surtout le soir et dans certains quartiers. Elle explique : « Je vis à Lille depuis maintenant 10 ans et, honnêtement, je ne me sens pas en insécurité au quotidien. Évidemment, il y a des quartiers où je fais plus attention, notamment le soir, comme à Wazemmes ou à Moulins. Mais globalement, je trouve que la ville reste assez tranquille. »
Marie, infirmière, âgée de 42 ans ne partage pas cet avis. « Quand je rentre tard après mon travail, il m’arrive parfois de croiser des groupes de jeunes qui traînent, mais ils n’ont jamais été agressifs avec moi. Il faut arrêter de stigmatiser certains quartiers, car ça ne reflète pas toujours la réalité de ceux qui y vivent. »
« Je me sens assez inquiet par rapport à l’insécurité à Lille. »
Karim, 28 ans, développeur web n’est pas du même avis. Il a grandi à Lille et explique avoir vu la situation se dégrader et surtout dans certains quartiers. Il a été victime d’un vol dans le centre de Lille. Il s’exprime : « Les policiers sont là, mais parfois, j’ai l’impression qu’ils ne peuvent pas tout gérer. Il y a beaucoup de jeunes qui traînent dans les rues et ça crée une ambiance tendue, surtout le soir. Pour moi, c’est clair que la ville a besoin de plus de mesures de sécurité pour rassurer les habitants. »
Quelle stratégie territoriale à Lille ?
La ville de Lille exprime le fait d’avoir été une des premières villes en France à signer un Contrat Local de Sécurité en 1999.
Le contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance assure un échange entre les différents acteurs lillois concernés par la sécurité. Sa stratégie est de partager des enjeux de sécurité, de tranquillité publique et de prévention de la délinquance à Lille.
Pour se faire, des cellules de veille ont été mises en place. Ses cellules de veille assurent le rôle d’identifier les problèmes d’insécurité et d’apporter des réponses. Elle est composée d’acteurs locaux civils ainsi que la police nationale, le ministère de la Justice et la préfecture.
Une cellule de crise peut être mise en place pour des problèmes spécifiques qui doivent avoir une réponse urgente.