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    « La Zone d’Intérêt » : l’horreur juste derrière le mur

    Ce mercredi 31 janvier sort un film très attendu : La Zone d’Intérêt. Jonathan Glazer, réa­li­sa­teur bri­tan­nique peu connu du grand public, a obtenu le Grand prix du Festival de Cannes en 2023 pour ce film. Adapté du livre éponyme de Martin Amis sorti en 2014, La Zone d’Intérêt explore une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité. 

    Un saut au coeur d’une famille nazie 

    Aucune date n’est précisée, aucun endroit non plus. Pourtant, on comprend direc­te­ment sur quoi va porter l’histoire. Jonathan Glazer plonge au cœur de l’Allemagne nazie, dans une famille qui pourrait sembler banale. On va suivre la vie d’un père, directeur d’Auschwitz et de sa famille qui vivent une vie paisible juste à côté du camp. “C’est para­di­siaque”, déclare un membre de la famille, très enthou­siaste à l’idée de vivre là. La première scène est une après-​midi en famille, il fait beau, les enfants jouent dans l’eau, il y a de l’herbe, des couleurs, des oiseaux… Puis le père enfile son uniforme SS. 

    Imaginer l’horreur sans la montrer 

    Jonathan Glazer fait ce choix assumé de ne filmer que des plans larges. En effet, aucun gros plan n’est fait sur le visage des per­son­nages, afin, peut-​être, de ne pas s’y iden­ti­fier. On les connaît sans forcément savoir à quoi ils res­semblent réel­le­ment. Ils ne sont carac­té­ri­sés que par leur statut : père, mère, enfants, nazis… Ils vivent dans un cadre qu’on pourrait consi­dé­rer comme idyllique. Ils ont une belle et grande maison, un immense jardin avec une piscine, des fleurs de toutes les couleurs, un chien affec­tueux. Mais il y a un contraste : le camp d’Auschwitz, qui se situe juste derrière le mur. 

    Montrer l’horreur sans les images, c’est ce qu’a souhaité le réa­li­sa­teur. Sans les images, mais avec le son. Car à côté des scènes de liesse qui se déroulent dans la maison familiale, on entend les cris des SS, les sup­pli­ca­tions des juifs, le bruit des machines… Cela décuple notre ima­gi­na­tion et l’horreur (nous le savons évi­dem­ment) qui a dû s’y dérouler. C’est malsain, ça prend à la gorge et aux tripes, ça chamboule. Et c’est à ça aussi que sert le cinéma, choquer en ne montrant rien. 

    Il n’y a pas beaucoup de musique pendant le film. Elle n’est présente que par bribes, que par à‑coups. Elle s’immisce étran­ge­ment dans le film par des bruits plus que par de la mélodie. Ce sont des sons graves, bruts, étranges qui collent par­fai­te­ment avec l’atmosphère prenante de l’histoire. 

    Une inter­pré­ta­tion glaçante

    On retrouve Sandra Hüller, l’actrice qui se trouve également dans Anatomie d’une chute, Palme d’Or 2023. Elle joue le rôle de la mère de famille, Hedwig. C’est un per­son­nage effrayant. On ne sait pas si elle vit dans le déni ou dans la com­plai­sance de ce qu’il se passe deux mètres derrière chez elle. Elle aime Auschwitz, elle souhaite y rester, elle s’y plait : sa zone d’intérêt. Il y a cette bana­li­sa­tion du mal dans cette famille qui est assez sur­pre­nante. L’actrice s’est confiée sur son per­son­nage au micro de LCI. Personnage pour qui elle n’éprouve aucune empathie : “j’ai voulu rendre cette femme aussi stupide, ennuyeuse, creuse et ignorante que possible”

    La Zone d’Intérêt est actuel­le­ment en com­pé­ti­tion pour les Oscars avec cinq nomi­na­tions pour le meilleur film, le meilleur film en langue étrangère, le meilleur réa­li­sa­teur, le meilleur scénario adapté et le meilleur son. 

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