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    Le gaz hilarant ne fait plus rire les Lillois !

    Implantée à Loos, l’as­so­cia­tion Apronet est confron­tée chaque jour à l’in­sa­lu­brité de l’en­vi­ron­ne­ment urbain. Michaël Roger, membre du collectif, fait face aux déchets liés au protoxyde d’azote depuis trois ans. Une situation complexe à sanc­tion­ner pour Jean-​Claude Menault, adjoint en charge de la sécurité à Lille.

    « On ramasse des bonbonnes tous les jours ». C’est le quotidien d’un membre d’Apronet, Michaël Roger, depuis trois ans. L’association, implantée à Loos, se consacre à la propreté urbaine tout en aidant des personnes en réin­ser­tion pro­fes­sion­nelle. « Quand je suis arrivée dans l’entreprise, on trouvait des petites capsules de gaz, mais aujourd’hui, ce sont surtout les grosses bonbonnes qui jonchent les trottoirs et les pelouses », décrit l’employé. Les formats de ces bonbonnes ont en effet évolué de manière signi­fi­ca­tive. Les petites pèsent 1,5 kg et coûtent environ 25 euros. De leur côté, les grandes pèsent 3,9 kg et sont vendues environ 50 euros.

    Ces modèles, aujourd’hui plus répandus, sont parfois accom­pa­gnés d’arômes pour séduire encore davantage les jeunes consom­ma­teurs. « Ils laissent même les cartons remplis de bonbonnes dans la rue », raconte Michaël, sou­li­gnant que les acces­soires néces­saires à la consom­ma­tion, tels que les ballons, sont souvent aban­don­nés en même temps que les bonbonnes. « À proximité du lycée pro­fes­sion­nel de Loos, on ramasse souvent un ou deux cartons contenant chacun six bou­teilles », ajoute-​t-​il.

    Le trai­te­ment de ces bonbonnes pose également d’importants défis envi­ron­ne­men­taux. « Nous avons appelé les centres de recyclage, mais ils n’acceptent pas ces bou­teilles car elles contiennent encore du gaz sous pression », confie Michaël. Les équipes d’Apronet doivent donc purger manuel­le­ment chaque bonbonne avant de les envoyer à la ferraille. Depuis août, l’as­so­cia­tion a collecté trois tonnes de bou­teilles de protoxyde d’azote.

    Mickaël purge les bonbonnes de gaz avant de les envoyer à la ferraille. ©Emma Jalis

    « Ce n’est pas une infraction »

    Des bonbonnes qui enva­hissent la métropole lilloise. Et pourtant, acheter du protoxyde d’azote « n’est pas une infrac­tion », déplore Jean-​Claude Menault, adjoint au maire de Lille chargé de la sécurité. Ce produit est en vente libre et n’est pas classé comme stu­pé­fiant, bien que sa vente soit interdite aux mineurs. « C’est ça le problème, c’est la dif­fi­culté, justement », explique l’élu.

    Pour limiter le trafic de protoxyde d’azote, « on essaye, avec la police muni­ci­pale, la police nationale et le parquet de faire des opé­ra­tions qui touchent les épiceries de nuit ». La ville de Lille a aupa­ra­vant verbalisé des épiceries qui vendaient du protoxyde d’azote. Alors que la loi contre la vente de ce gaz hilarant venait d’être votée, un épicier, rue Solférino, a été verbalisé en juillet 2021. En 2023, les forces de l’ordre sont également inter­ve­nues dans une épicerie située dans le quartier de Wazemmes, au cours d’une « opération menée conjoin­te­ment avec la police aux fron­tières, les douanes et les policiers de la ville de Lille », décrit l’adjoint.

    « L’idée, c’est de les coincer sur autre chose », souligne-​t-​il. Jean-​Claude Menault soulève également le problème de la détection qui complique encore davantage les efforts de régu­la­tion. Contrairement à l’alcool ou aux stu­pé­fiants, il n’existe pas de méthode pour détecter la consom­ma­tion de protoxyde d’azote chez une personne lors d’un contrôle routier. « Cela empêche les autorités de réagir effi­ca­ce­ment aux risques liés à son usage », conclut l’élu.

    « 120 personnes en 2023 »

    Le protoxyde d’azote, plus com­mu­né­ment appelé « gaz hilarant » ou « proto », est devenu un véritable enjeu de santé publique. Initialement utilisé dans l’industrie ali­men­taire ou médicale, ce gaz a trouvé une nouvelle popu­la­rité en tant que drogue récréa­tive, notamment chez les jeunes. En 2023, Santé publique France a publié pour la première fois une esti­ma­tion du niveau de consom­ma­tion de protoxyde d’azote. Selon cette enquête, 13,7 % des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà consommé du protoxyde d’azote au moins une fois dans leur vie. Sa consom­ma­tion présente des risques tels que de sévères troubles neu­ro­lo­giques, héma­to­lo­giques, psy­chia­triques ou car­diaques. Le centre d’addictovigilance des Hauts-​de-​France a recensé 120 personnes en 2023, pré­sen­tant des com­pli­ca­tions impu­tables au protoxyde d’azote, en aug­men­ta­tion de 21 cas dans la région par rapport à l’année précédente.

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