Depuis quelques semaines, le monde des médias est en ébullition. La cause ? Un duel opposant le groupe M6, propriétaire de plusieurs chaînes de télévision et de radio, à Xavier Niel, l’un des entrepreneurs les plus influents du pays et fondateur de l’opérateur de télécommunications Free.
Tout a commencé en janvier dernier, lorsque Xavier Niel a décidé de prendre une participation de 12 % dans le capital de M6, pour un montant d’environ 1,15 milliard d’euros. Cette annonce a surpris tout le monde, car le groupe médiatique n’avait pas annoncé de projet de ce type. Personne ne s’attendait réellement à voir l’homme d’affaires y investir. Et lorsque Xavier Niel a annoncé en plus son intention d’acquérir une participation de 30 % chez M6, c’est la goutte de trop pour le groupe médiatique. Son principal souhait ? Investir plus de 3 milliards d’euros chez le groupe appartenant à Nicolas de Tavernost depuis plus de 30 ans. Cette annonce a suscité de vives réactions chez les actionnaires de M6. En effet, certains d’entre eux s’inquiètent de la prise de contrôle du milliardaire sur le groupe. Le groupe M6 a alors cherché à se protéger en adoptant des mesures défensives à travers une stratégie. Leur plan était simple : créer une holding qui regrouperait l’ensemble des actifs, y compris les filiales de production et de distribution de contenus. Une méthode qui pourrait donc dissuader Xavier Niel d’acquérir une participation plus importante dans le groupe. Mais il ne comptait pas se laisser faire et a répliqué en proposant une contre-offre pour racheter l’ensemble du groupe M6. Cette proposition, qui valorisait le groupe à plus de 4 milliards d’euros, a engendré beaucoup de méfiance de la part des actionnaires de M6.
Le groupe M6, a t·il gagné une bataille ou la guerre ?
Les enjeux étaient donc importants pour les deux parties. Pour M6, il s’agissait de préserver son indépendance et son positionnement sur le marché des médias. Tandis que pour Xavier Niel, il s’agissait de renforcer son emprise sur le secteur des télécommunications en France, en s’appuyant sur les actifs de M6. Cependant, la nouvelle est tombée mercredi 22 février. Un communiqué concis de l’ARCOM a mis un terme au suspens qui a mobilisé le secteur depuis plusieurs semaines. Il n’y aura pas de big bang télévisuel, Xavier Niel a perdu son combat. Lui, qui avait tant espéré bousculer l’ordre établi comme il l’a déjà fait dans la téléphonie, voit son plan échouer. Mais il y a quand même fort à parier qu’il fera appel du choix de l’ARCOM (ex-CSA). Puisque ce dernier a tweeté le jour même une image d’un adolescent en pleurs avec pour légende « Comment te récupérer ». En conclusion de cette longue épopée, soyez rassurez-vous pourrez toujours regarder « L’amour est dans le pré ».