La dernière publication du Programme international pour le suivi des acquis est tombée. Les résultats ne sont pas reluisants, loin s’en faut. Afin de rehausser le niveau français, le ministre de l’Education a dévoilé des aménagements dont certains seront mis en place dès la rentrée 2024.
C’est l’histoire d’une publication triennale. Créée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), PISA est un programme visant à tester les compétences des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. Les élèves attendent leur bulletin, le ministère de la Rue de Grenelle attend le sien. Quant à savoir qui des deux a reçu l’avertissement, il faut se reporter à la toute récente publication du rapport 2022 pour le moins édifiant.
Les enseignants briefés par mail
Par le biais d’un e‑mail, les enseignants de France ont reçu les mesures issues du « choc des savoirs » voulu par M.Attal.
- Le tabou du redoublement n’est plus. C’est un décret qui « rendra à l’équipe pédagogique le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève ». La famille n’aura donc plus le dernier mot. Les enseignants pourront par ailleurs « recommander, voire prescrire » à leurs élèves des stages de réussite durant les vacances scolaires conditionnant leur passage dans la classe supérieure.
- Renouvellement des programmes à l’école primaire. Pour les classes allant de la maternelle au CE2, la « simplification et la clarification » seront les maîtres-mots dès septembre 2024.
- Diviser pour mieux enseigner. A compter de la rentrée 2024, les élèves de 6e et 5e seront désormais répartis en trois groupes pour leurs enseignements de français et de mathématiques. La même organisation s’appliquera pour les classes de 4e et 3e à partir de la rentrée 2025.
- Nouvelle épreuve anticipée du baccalauréat dès 2025 – 2026. En fin de classe de 1ère générale et technologique, les lycéens tableront davantage. Les mathématiques et la culture scientifiques seront au programme.
- Pas de brevet, pas d’entrée en seconde. Les élèves qui échoueront au brevet rejoindront une classée « prépa lycée » pour « consolider leur niveau, rattraper leur retard et être mieux armés pour la suite ».
- La labellisation tant attendue. Gabriel Attal l’avait déjà évoquée, les manuels scolaires « jouent un rôle clé », avait-il insisté auprès des enseignants. La généralisation de ces manuels renforcerait les chances de réussite des élèves.
- La méthode de Singapour au coeur des maths. C’est une équation bien connue, elle « a fait ses preuves partout dans le monde », affirme le ministre. A titre d’exemple, il souhaite anticiper l’apprentissage des fractions et des nombre décimaux dès la classe de CE1.
- Le correctif académique mis au placard. « Le 8 sur 20 du professeur se transforme assez régulièrement en 10 ou 12 sur 20 », a déploré M.Attal. Ce dernier souhaite rendre le correcteur de la copie seul décisionnaire de la note finale.
- Le lycée accueille l’intelligence artificielle. C’est un coup de volant assez inattendu de la part du ministère. « Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d’IA d’approfondissement en français et en mathématiques », a émis Gabriel Attal dans son message destiné aux enseignants. Sa mise en place devrait être rapide : dès les prochains mois, quelque 200 000 élèves de seconde auront à leur disposition cet outil virtuel. « Je souhaite que l’IA puisse être utilisée au service de l’élévation du niveau. Je préfère choisir plutôt que subir », a‑t-il justifié face aux journalistes.
- Un énième coup de pinceau sur la surface du lycée professionnel. Effective depuis la rentrée de septembre 2023, la réforme annoncée par Emmanuel Macron et menée par la ministre déléguée Carole Grandjean va connaître quelques ajustements. Les enseignements généraux vont être renforcés en terminale professionnelle. Pour finir, les cours de mathématiques et de français en seconde et en première professionnelles se dérouleront en petits groupes.