Plus

    Derniers articles

    Dans les Hauts-​de-​France, une belle saison pour la récolte de miel

    Après une année 2021 catastrophique pour la récolte de...

    CES RAPPEURS QUI ONT PERDU LA VIE EN 2022

    Chaque année vient avec son lot de tragédies dans...

    Deux Lilloises à l’assaut du désert Marocain à bord de leur Renault 4L

    Avec Giselle, le surnom de leur voiture, Victoire et...

    Le système des retraites : un modèle gérontocratique ?

    Après une première tentative de réforme freinée par la pandémie du Covid 19, le gou­ver­ne­ment revient à l’assaut des retraites en ce début d’année 2023. L’objectif principal de la réforme est simple : repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et augmenter le nombre de personnes qui vont devoir cotiser 43 annuités afin d’aider l’État à boucher le trou du système de retraites. Cette réforme, loin d’être une réforme d’équilibre, de justice ou de progrès, risque encore d’accroître les inéga­li­tés sur le ter­ri­toire français.

    Le gou­ver­ne­ment est unanime à ce sujet, il est hors de question d’affecter les pensions des retraités. Pourtant, on demande aux actifs de tra­vailler toujours plus, de cotiser toujours plus sans sol­li­ci­ter le moindre effort des retraités. Alors qu’en réalité, le niveau de vie des retraités est bien supérieur à celui des actifs, les béné­fi­ciaires du système de retraite sont en moyenne plus riches que ceux qui y contri­buent. Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), en 2019, le niveau de vie des retraités était supérieur de 1,6% à celui des actifs, pour un revenu moyen annuel de 25 584 euros contre 25 190. De plus, l’économiste Maxime Sbaihi rappelle que le minimum vieillesse, déjà supé­rieure de 60% au RSA, a été relevé de 14% depuis 2017. N’importe quelle personne âgée de 65 ou plus ayant travaillé ou non, cotisée ou non, a un revenu garanti par l’Etat, c’est la seule classe d’âge qui possède cet avantage. Autres éléments impor­tants, les CSG sont infé­rieures pour les retraités que pour les actifs alors que 70% du budget des coti­sa­tions servent à financer la retraite. La crise pan­dé­mique l’a concrè­te­ment montré, ce sont les jeunes actifs et les étudiants qui sont les classes les plus précaires.

    Un choix électoral ?

    Bien évi­dem­ment, si le gou­ver­ne­ment refuse de se mettre à dos les retraités, c’est parce qu’il incarne une grande part de l’électorat. La France vieillit très vite, et ses électeurs par la même occasion. Selon l’institut sta­tis­tique Statista, 10% des Français sont âgés de plus de 75 ans en 2022. C’est la deuxième plus grande portion derrière les moins de 15 ans qui repré­sentent presque 15 de la popu­la­tion. Les retraités équi­valent pra­ti­que­ment à ¼ de la popu­la­tion et le président de la République le sait per­ti­nem­ment. Le résultat de ce fardeau démo­gra­phique est que la nouvelle géné­ra­tion en paye le prix, des dis­pa­ri­tés se créent et un débat inter­gé­né­ra­tion­nel est inexis­tant pour le moment. Précisons tout de même, que les acquis sociaux des actifs français sont consi­dé­rables comparés à d’autres conci­toyens européens. Si les Français sou­haitent réel­le­ment éviter la retraite à l’âge de 64 ans, il faudra peut-​être faire des conces­sions. La semaine de 35h de travail semble dérisoire à côté de nos voisins luxem­bour­geois qui tra­vaillent 40h. Il est aussi important de recon­naître que la France possède l’un des plus jeunes âges de départ à la retraite d’Europe. En Allemagne, par exemple, les actifs doivent partir à 67 ans tandis que les Belges peuvent seulement cesser de tra­vailler à 65 ans.

    Le niveau de vie des retraités qui s’effrite

    Même si selon le COR, le niveau des retraités demeure plus élevé que celui de l’ensemble de la popu­la­tion, il n’en reste pas moins affecté par les récentes crises. De nombreux facteurs ont également impacté le pouvoir d’achat des retraités ces dernières années. La démo­gra­phie concerne aussi les plus âgés, de nombreux inactifs se retrouvent veuf et veuves et détiennent logi­que­ment moins de revenus. On s’a­per­çoit aussi d’un appau­vris­se­ment patri­mo­nial des retraités qui risquent d’encore de se dété­rio­rer avec la hausse des taux d’intérêt qui va néces­saire freiner les inves­tis­se­ments. Mais, ce qui a le plus pesé sur le niveau de vie des seniors récemment, c’est le poids des pré­lè­ve­ments obli­ga­toires. Selon nos confrères des Échos, ils ont augmenté de 3,1 points pendant la crise des subprimes jusqu’à 2014 en ciblant par­ti­cu­liè­re­ment l’impôt sur le revenu qui a crû de 2,1 points. La sup­pres­sion de la première tranche d’imposition sur le revenu en 2015 n’améliorera pas pour autant le pouvoir d’achat des retraités, fortement compensés par l’accroissement des coti­sa­tions sociales et de la taxe d’habitation. La réforme des retraites reste donc un sujet délicat à aborder et il semble compliqué de satis­faire la globalité des citoyens qu’importent les changements.

    Au fait, que deviennent vos coquilles de moules de la Braderie ? 

    Qui dit braderie de Lille, dit moules-frites. À la...

    À Lille, des « safe places » contre le har­cè­le­ment pendant la Braderie

    Pour la première fois, Ilévia et la Ville de...

    Braderie de Lille : quand la fête bascule à l’excès

    Chaque année, la Braderie de Lille attire des centaines...

    Contrepoint n°37

    Mode d’emploi des ins­ti­tu­tions euro­péennes : qui fait quoi ?

    Dans le quartier européen de Bruxelles, trois institutions majeures sont au cœur de l'union européenne. Quelle est leur influence sur notre quotidien ? Voici trois...

    « Être diplomate, c’est prévenir les tensions » : entretien avec l’ambassadeur du Gabon

    Ambassadeur du Gabon auprès du Benelux et de l’Union européenne, Serge Thierry Mickoto Chavagne nous a accordé un entretien pour évoquer son parcours, sa...

    Marché européen du carbone : déve­lop­pe­ment durable ou« green washing » ?

    Héritage de la COP29, l’idée de récompenser les acteurs économiques qui favorisent la transition écologique semblait partir d’une bonne intention. Elle fait aujourd’hui l’objet...