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    Le tatouage, « c’est humain, ça se transmet »

    « Héoly », tatoueuse depuis 2017, tient son salon à Lille avec son compagnon, « Hello Sunshine ». Elle tatoue notamment des portraits mini­ma­listes à partir de photographies.

    Samedi, 14h30. Le prochain rendez-​vous est arrivé. Comme pour la plupart de ses clients, il s’agit d’un portrait mini­ma­liste. Héoly finalise les derniers détails du dessin. Elle demande vali­da­tion à Caroline, sa cliente, et c’est parti. Le dessin est imprimé en plusieurs tailles, c’est l’heure de se mettre en place.

    Caroline a, comme beaucoup, demandé à Héoly de repro­duire un portrait mini­ma­liste de son grand-​père à partir d’une photo qu’elle lui a envoyée. Déjà tatouée, elle avoue que son « grand-​père n’aime pas par­ti­cu­liè­re­ment les tatouages » sur elle. Pendant une heure, ça se passe ainsi. Des confi­dences, des dis­cus­sions. Ça parle tatouage entre Héoly et Caroline, ça parle douleur, ça parle famille. « C’est un métier intime confie Héoly. On demande aux clients de se mettre à nu, dans tous les sens du terme. » 

    La séance de tatouage de Caroline a duré un peu plus d’une heure. © Chloé Gomes

    Être tatoueuse, « du courage, de l’envie, de la déter­mi­na­tion »

    De son vrai nom Léonie – mais elle préfère plutôt qu’on l’appelle « Léo », parce que Léonie, c’est trop sérieux -, Héoly tatoue depuis 2017. Elle était pourtant destinée à un tout autre avenir. Après le bac­ca­lau­réat, elle se voyait entrer dans une faculté de langues, « parce que je suis douée en anglais ». Mais, voilà : son compagnon actuel, lui aussi tatoueur, entre dans sa vie.

    « J’étais très inté­res­sée par ce qu’il faisait. Je ne faisais que l’ob­ser­ver » admet-​elle. Héoly se lance dans le dessin et elle apprend vite, grâce à l’an­cienne machine à tatouer de son compagnon. En été 2017, les premiers clients arrivent, « et ça marche ». Léo vient de passer son bac­ca­lau­réat, mais elle sait qu’elle n’ira pas dans une fameuse fac de langues. Léo laisse place à Héoly et devient tatoueuse. Qu’est-​ce que cela lui a demandé ? « Du courage, de l’envie, de la déter­mi­na­tion… » parce qu’on ne change pas de vie aussi facilement.

    Le rôle des réseaux sociaux

    Un jour comme un autre sur Instagram, elle tombe sur un tatoueur asiatique qui réalise des portraits mini­ma­listes. Elle se dit immé­dia­te­ment : « c’est ça que je veux faire. Mais je ne voulais pas juste partager ça sur les réseaux en disant « hey, je fais des portraits comme ça main­te­nant. » Ça aurait fait comme si je copiais alors que je voulais trouver mon style dans ce genre. » Le lendemain, une femme lui envoie une photo et demande si ce serait possible d’en faire un portrait tatoué. « C’était vraiment du pur hasard, affirme Héoly. Je me suis lancée comme ça. J’ai trouvé mon style et je l’ai fait, et refait, et encore refait… Jusqu’à la première vidéo postée sur les réseaux sociaux et là tout a explosé. »

    À chaque fin de séance, Héoly prend en photo le tatouage pour ensuite le poster sur ses réseaux sociaux. © Chloé Gomes

    En effet, à partir de là, tout s’ac­cé­lère pour Héoly. Son nombre d’abonnés explose et les clients viennent de toute la France. C’était notamment le cas de Caroline qui avait fait le chemin depuis la campagne lyonnaise. « Vous, les clients, vous êtes vraiment dingues », Héoly secoue la tête, à la fois impres­sion­née et touchée. Aujourd’hui, Héoly – @heolytattoo sur les réseaux – compte 34200 abonnés sur TikTok et 16400 sur Instagram. « C’est compliqué d’être tatoueur sans réseaux sociaux aujourd’­hui » : ils sont devenus un véritable support de travail pour les tatoueurs. Ils se font connaître ainsi en y postant leurs œuvres mais c’est également un moyen pour les clients de les contacter. « Et si on n’est pas actifs, les gens t’oublient. »

    Depuis son entrée dans ce monde, Héoly a l’im­pres­sion que « le tatouage est de mieux en mieux vu ». En France, les premiers concernés par le tatouage sont les 25 – 34 ans : 31% d’entre eux sont tatoués. Puis viennent les 35 – 49 ans (26%) et les 18 – 24 ans (22%). Les femmes sont d’ailleurs davantage tatouées que les hommes. Héoly admet que, parfois, être une femme dans ce monde a pu se révéler difficile : « Combien de fois on m’a appelé la secré­taire du tatoueur… » Dorénavant, de plus en plus de femmes sont dans le milieu et « sont prises au sérieux ». Tout comme les femmes qui se font tatouer : « On imagine que l’un ne va pas sans l’autre. Les femmes se tatouent se mul­ti­plient et celles qui tatouent également. »

    Un business comme un autre – avec ses bons comme ses mauvais côtés

    « Le tatouage, ça reste un marché comme un autre. » À plusieurs reprises, Héoly a fait face à des tatoueurs cherchant à s’ap­pro­prier son style : « On a même des clients qui sont venus nous dire que des tatoueurs de Lille deman­daient nos prix pour faire moins cher… » Vu de l’ex­té­rieur, le métier peut paraître simple et un moyen de se faire de l’argent facile, mais dans les faits, « après le tatouage, on a le ménage à faire et qui est très important pour l’hygiène, mais aussi nos réseaux sociaux à alimenter, la compta, les impôts… C’est un métier comme un autre ». Des for­ma­tions existent aujourd’­hui pour devenir tatoueur, à des prix exor­bi­tants… Une chose qu’a du mal à concevoir Héoly : « Il ne faut pas oublier que le tatouage, c’est avant tout un métier humain, ça se transmet. »

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