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    L’encre qui guérit les blessures 

    Le cancer du sein laisse des séquelles physiques et psy­cho­lo­giques. Pourtant, de nom­breuses femmes décident d’aller de l’avant grâce au tatouage artis­tique, une démarche qui mérite d’être reconnue. Des asso­cia­tions les accom­pagnent dans leur processus de guérison.

    Le trai­te­ment pour le cancer du sein est lourd. Chimiothérapie, radio­thé­ra­pie, ablation partielle ou entière du sein. En France, seulement 30 % des femmes optent pour une recons­truc­tion mammaire après une mas­tec­to­mie, car toutes les méthodes sont dou­lou­reuses. « C’est difficile après un long trai­te­ment d’affliger une nouvelle opération à son corps, car la chimio, c’est un tsunami, qui te met à terre », explique Lucie, 46 ans, qui a combattu un cancer du sein. Parmi les options les plus pra­ti­quées : prendre un lambeau du muscle dorsal puis placer la prothèse, ou y faire des injec­tions de graisse répétées. « Finalement on est beaucoup à se recons­truire à plat et à favoriser le tatouage thé­ra­peu­tique » continue Lucie.

    Le tatouage comme thérapie

    Lucie a découvert son cancer du sein en mai 2018 et pendant près d’un an elle enchaîne des trai­te­ments et subit une mas­tec­to­mie. Elle décide de se recons­truire grâce au tatouage artis­tique et fait appel à Pavlova, une tatoueuse lilloise, pour recouvrir sa cicatrice de pas­si­flores. « Ça a été un long che­mi­ne­ment psy­cho­lo­gique. J’ai mis 4 ans à arriver au tatouage, car les médecins n’en parlent pas, avoue Lucie. Ce tatouage m’a permis de me redonner une force, de l’assurance, ça a été le bout de ma guérison. Le tatouage artis­tique est thé­ra­peu­tique, pas uni­que­ment esthé­tique.»

    Pavlova, dans son tattoo shop à Lille, écoute le récit de Lucie. © Marie Baranger

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    L’association Sœurs d’encre, ori­gi­naire de Bordeaux, accom­pagne les femmes après leur combat contre le cancer du sein. Dans cette démarche, elle réunit des tatoueuses, qui ont été formées auprès d’oncologues, pour connaître la maladie, et aider les femmes à se recons­truire, phy­si­que­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment. Sœurs d’encre a alors lancé l’évènement Rose Tattoo – qui a lieu à Bordeaux, Colmar et Paris – , durant lequel des tatoueuses s’engagent béné­vo­le­ment à tatouer une femme après un cancer du sein, quel que soit son âge ou son rapport au tatouage. « Car ce ne sont pas forcément des personnes qui s’imaginaient se faire tatouer jusqu’à ce qu’elles tra­versent cette épreuve » témoigne Pavlova.

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