Une centaine de personnes se sont rassemblées sur la place de la République, à Lille, ce samedi 28 septembre, pour réclamer un cessez-le-feu au Liban. Organisée par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la manifestation visait à dénoncer les bombardements israéliens qui touchent le Liban depuis plusieurs jours.
Vers un point de non-retour ?
Le Liban traverse « l’une des phases les plus dangereuses de son histoire », comme l’a déclaré, ce mardi, le Premier ministre libanais, Najib Mikati. Depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, lors d’une frappe israélienne vendredi dernier, la tension ne cesse de monter.
En effet, l’armée israélienne a annoncé avoir lancé lundi soir des opérations au sol « limitées, localisées et ciblées ». Les frappes israéliennes, concentrées dans le sud du Liban, visent principalement les infrastructures du Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Israël et d’autres pays.
Face à ces attaques, le Hezbollah répond par des tirs de roquettes en direction d’Israël. Toutefois, l’organisation chiite semble fragilisée après avoir perdu certains de ses cadres militaires, bien que ses capacités militaires restent importantes. L’armée libanaise, affaiblie par la crise économique, peine à intervenir, tandis que la communauté internationale, malgré des appels au cessez-le-feu, tarde à s’engager pleinement.
Un soutien occidental quasi inexistant
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé son opposition à toute « invasion terrestre israélienne », tandis que le président américain Joe Biden a également fait savoir qu’il s’opposait à des opérations au sol, appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Dans un contexte préoccupant, la France, elle, a décidé d’envoyer un navire militaire au large du Liban afin de faciliter l’évacuation éventuelle de ses ressortissants. De leur côté, le Royaume-Uni et le Canada ont affrété des vols commerciaux pour permettre à leurs citoyens de quitter la région en toute sécurité. Malgré ces mesures et ces déclarations pour mettre fin aux violences, la communauté internationale semble peu encline à s’engager activement pour protéger les civils et stabiliser la situation.
Quant à l’Iran, ce dernier a affirmé qu’il ne « déploierait » pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël. Mais le secrétaire à la Défense a de nouveau mis en garde Téhéran, dans la nuit, contre une éventuelle « attaque militaire directe visant Israël ».
Des conséquences humanitaires et géopolitiques inquiétantes
Depuis quinze jours, les bombardements israéliens au Liban ont causé la mort de plus de 1 000 civils et contraint plus d’un million de Libanais à fuir leur foyer. Rien qu’au cours des dernières 24 heures, les frappes israéliennes ont fait 95 morts et plus de 170 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Ces attaques sont les plus intenses depuis la guerre de 2006. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a qualifié cette situation de « guerre dévastatrice » et a appelé les Nations unies à fournir une aide aux personnes déplacées.
Déjà confronté à une instabilité politique et économique, le Liban se retrouve désormais au centre d’un conflit international. Les risques d’une guerre prolongée sont désormais bien réels. Si Israël poursuit son incursion terrestre, il s’agira de la quatrième invasion israélienne du pays au cours de ces cinquante dernières années.