Le phénomène est visible à l’œil nu dans de nombreuses villes de France notamment à Lille. De nombreuses pharmacies indépendantes se font racheter par des grands groupes dont Aprium à Lille. Manque de financements et polyvalence exacerbée, le métier est en pleine évolution.
Des rayons à perte de vue, des numéros d’attente et des comptoirs en rang d’oignon, les pharmacies aux allures de supermarché sont de plus en plus nombreuses dans les grandes villes. À Lille, une enseigne domine le marché avec une dizaine d’officines uniquement dans le secteur de Lille. Il s’agit d’Aprium, anciennement Paris Pharma l’entreprise possède plus de 400 pharmacies dans l’Hexagone et génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,4 milliards d’euros. Comment expliquer une telle croissance dans la métropole Lilloise ? Grégory Tempremant, président de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Hauts-de-France et propriétaire de son officine à Comines explique : « Économiquement, la situation est très compliquée pour les pharmaciens. Nous faisons face aux charges qui augmentent et à la baisse du prix des médicaments ». Une fois l’euphorie du Covid tombée et malgré une revalorisation des salaires, les pharmacies peinent à survivre dans un contexte de pénurie.
Un métier polyvalent
Cela fait plus de 5 ans et plus particulièrement cette année que les médicaments manquent. Des médicaments qui font aussi face à la loi du marché. « Aujourd’hui, nous sommes en concurrence avec les autres pays. Entre un pays qui achète son paracétamol 2€ et d’autres 5€, la loi du marché s’applique. Les entreprises pharmaceutiques vont favoriser le gain » ajoute Grégory Tempremant. A cela s’ajoute, l’évolution du métier de pharmaciens qui devient de plus en plus polyvalent. « Le pharmacien délivre des médicaments, vaccine, fait des entretiens de préventions par rapport aux traitements prescrits et bien d’autres tâches » continue le pharmacien de Comines. En peu de temps le métier a énormément changé tout en conservant les temps d’échanges favorables à la relation entre pharmaciens et clients. Toutes ces nouvelles missions confiées par les autorités de santé demandent plus de personnels et les plus petites officines ne peuvent se le permettre par manque de moyens.